mercredi 11 janvier 2023

Terre battue

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Terre battue (2014) de Stéphane Demoustier

Jérôme vient d’être licencié : il dirigeait un hypermarché et il paie la baisse de ses ventes.

Du coup, il décide qu’il ne travaillera plus pour un patron, mais qu’il va monter sa société. Sa femme Laura ne voit pas ça d’un très bon œil.

Leur fils, Ugo, âgé de 11 ans, joue au tennis et ambitionne de devenir champion.

Il intègre donc le centre national d’entrainement de Roland-Garros.

Terre battue est le premier long métrage de Stéphane Demoustier.

Et il commence très fort par une caméra suivant Jérôme qui va sortir, pour la dernière fois, de l’hypermarché dont il était le directeur et dont il a été « viré ».

De visages, on ne voit que ceux de ses ex-employés qui semblent très tristes de le voir partir.

Jérôme, comme beaucoup de salariés, est un de ces petits soldats condamnés à passer dans la machine à broyer, offerts en sacrifice à ce grand dieu païen, l’actionnaire, pour le rassurer et/ou le contenter.

Ce qui fait la force (et la réussite) de ce film, c’est la violence sous-jacente, feutrée des situations et, par voie de conséquence, des personnages.

Jérôme élève à peine la voix lorsqu’on le sent prêt à partir en vrille, par exemple, parce qu’on le berce toujours des mêmes phrases standards qu’on adresse aux demandeurs d’emploi sans même ne plus s’apercevoir de ce que l’on dit tant le chômage en occident est devenu d’une banalité épouvantable. Ou encore parce qu’on refuse une compétition à son fils parce qu’il a une demi-heure de retard, par sa faute à lui.

Le film souffre, et c’est bien normal, de quelques lourdeurs notamment dans sa gestion du temps : certaines scènes sont expédiées (toute l’affaire « criminelle » de la fin) alors que d’autres (l’interminable scène du championnat) n’en finisse pas de ne pas finir.

Le casting est impeccable dominé par Olivier Gourmet, mais on n’oublie pas Valeria Bruni-Tedeschi. Quant au jeune Charles Mérienne, c’est indéniablement une découverte.

On prend donc le film en bloc, avec ses défauts qui, tout compte fait, ne sont pas si graves.

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