Tunnel

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Teo-neol (터널 ) (Tunnel) de Seong-hun Kim (2016)

Le jour de l’anniversaire de sa fille, Jung-soo rentre chez lui en voiture.

Il est en train de passer sous un très long tunnel creusé sous la montagne lorsque le tunnel s’effondre.

Pour survivre, Jung-soo n’a que deux petites bouteilles d’eau et le gâteau d’anniversaire de sa fille.

Grâce à son téléphone portable et tant qu’il reste de la batterie, il parvient à faire connaître sa situation.

Une opération de survie d’envergure nationale se met en route, mais le temps est compté.

Comme dans Le Gouffre aux chimères de Billy Wilder, la tragédie d’une personne ensevelie sert de révélateur et permet une analyse politique des comportements : l’entourage prêt à se sacrifier pour sauver le prisonnier, le pouvoir impuissant qui tente de prouver « qu’il fait tout ce qu’il peut » et, bien sûr, les médias dont ce genre de drame est le fonds de commerce.

Ce comportement médiatique était déjà le sujet du film de Wilder.

Ici, c’est le pouvoir politique qui est mis en question, ainsi qu’une certaine hystérie compassionnelle qui va, à la suite d’un accident, se transformer en un repli égoïste tout aussi hystérique !

La femme de Jung-soo, elle, sera le soutien inconditionnel de son mari, ce qui lui vaudra des attaques quelquefois violentes.

A l’opposé, l’attitude des pouvoirs publics va louvoyer entre pseudo-compassion pour le « prisonnier du tunnel » et discours sur le bien public qui réclamerait l’arrêt des travaux de déblaiement, donc la condamnation à mort de Jung-soo.

La corruption, la démagogie et le productivisme se répandent à travers les médias. La dénonciation est froide, implacable et sans appel, alors que le pauvre homme cherche simplement à survivre et le film sait alterner suspense et dénonciation.

La réalisation est remarquable comme la direction d’acteurs avec un casting impeccable.