Tel Aviv on Fire (2019) de Sameh Zoabi
Salam est le neveu du producteur de la série arabe à succès « Tel Aviv on Fire », série passionnément suivi tant par les Juifs que par les Arabes.
Salam habite à Jérusalem, mais le tournage a lieu à Ramallah. Il doit donc tous les jours passer un check point.
Un jour, Salam est interpelé par Assi, le commandant du Check Point. Pour passer plus rapidement, Salam prétend être le scénariste de la série et la femme d’Assi est une fan.
Assi va donc « dicter » à Salam ce qu’il doit écrire.
Il y a huit ans, la presse et le public encensaient une médiocre coproduction franco-belgo-allemande Le Cochon de Gaza de Sylvain Estibal un réalisateur français.
Ici, le réalisateur est Palestinien. Et c’est, sans doute, ce qui rend le film beaucoup plus réussi.
Néanmoins, cet humour censé parler tant aux Israéliens qu’aux Palestiniens s’alourdit, sans doute, par hybridation. Qu’un jeune apprenti-scénariste se fasse imposer un scénario voulu par un sous-officier israélien très bas de plafond et qu’il réussisse, lui, à imposer ce scénario risible ne dépasse pas seulement l’imagination (ce qui, somme toute, serait une très bonne chose), ça agace.
On sait très bien que les « forces d’occupation » ont toujours tout pouvoir sur les « populations occupées » et ils peuvent tout imposer, y compris le scénario débile d’un soap complètement idiot.
Mais, et c’est là que le bât blesse, la situation n’est pas dû ici à la toute puissance d’Israël sur une production palestinienne, mais bien plutôt à la couardise d’un personnage falot qui se trouve être le héros médiocre, ce qui, en définitive, ne plaide évidemment pas en faveur du film.
Car la pierre d’achoppement de Tel Aviv on Fire, c’est le personnage inintéressant de Salam, même si Kais Nashif, son interprète, n’est nullement à remettre en cause. Comment peut-on s’intéresser à ce pauvre-type qui se laisse dicter sa conduite par toutes les personnes qu’il croise, principalement ce crétin du check-point, la star franco-libanaise de la série et la fille dont il est amoureux. Saluons au passage Yaniv Biton, Lubna Azabal et Maïsa Abd Elhadi, leurs interprètes.
C’est dommage, car la « matière brute » était intéressante !
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