lundi 6 février 2023

Le Cauchemar de Dracula

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Dracula (Horror of Dracula) (Le Cauchemar de Dracula) de Terence Fisher (1958)


Jonathan est engagé comme bibliothécaire par le comte Dracula. En réalité, il a été envoyé par le professeur Van Helsing, spécialiste du vampirisme, pour anéantir Dracula, le maître des « non-morts ». A son arrivée, Jonathan trouve le château désert, puis il rencontre une jeune femme qui lui demande de l’aider et qui s’enfuit à l’arrivée du comte.

Le soir même, Jonathan est agressé par la même femme qui est vampire et le mord. Le lendemain, juste avant le coucher du soleil, il va cacher son journal intime devant l’entrée du château et se rend dans la crypte. Il enfonce un pieu dans le cœur de la femme, mais n’a plus le temps d’en faire autant avec le comte.

Quelques jours plus tard, le professeur Van Helsing arrive dans le château. Une jeune fille d’auberge lui a donné le journal de Jonathan qu’elle a trouvé. Dans la crypte, Jonathan est couché dans un cercueil. Van Helsing l’achève.

Premier de la série des films Hammer consacrés au célèbre comte-vampire des Carpathes, ce film-ci, comme l’un de ses deux titres originaux l’indique, se réclame du roman de Stoker, initiateur du mythe.

Or, ce roman, malgré sa notoriété, est très loin d’être un chef d’œuvre, même dans la catégorie littérature feuilletonesque populaire à laquelle il appartient. Sans doute souffre-t-il de l’ambition excessive de son auteur qui donne à ce roman de gare un style exclusivement épistolaire.

Toujours est-il que ce roman n’a jamais eu beaucoup de chance avec le cinéma. Le producteur de Murnau n’ayant pu obtenir les droits, Nosferatu ne sera qu’une adaptation-pirate malmenant, pour des raisons évidentes, le roman.

Le film de Tod Browning, bien que première adaptation « officielle » de Stoker change assez notablement l’histoire. Il en sera de même chez John Badham en 1979. Seul Coppola en 1992 suivra fidèlement le roman, mais pour mieux le détourner, entre autres en ajoutant un prologue, totalement absent chez Stoker, qui relie le Dracula de la légende à l’authentique Vlad Tepes historique.

Le film de Fisher ne fait pas exception à la règle. Le personnage de Reinfield a disparu, Harker est vampirisé, sa fiancée n’est plus Mina, mais Lucy qui se trouve être le sœur d’Arthur, l’un de ses fiancés chez Stoker. Ledit Arthur est marié à Mina. Ici comme dans les films précités, on ne comprend pas vraiment le motif de tous ces tripatouillages qui ne sont pas justifiés par le scénario.

Avec le temps le style Hammer a pris une patine agréable, bien qu’il ait un peu perdu de son prestige. Et même si cette adaptation est indéniablement meilleure que celle de Browning (très surestimée), on lui préfère tout de même le Coppola et surtout, bien sûr, le Murnau. Dans le domaine du style, la subjectivité est reine et, à titre personnel, ma préférence en ce qui concerne les films gothiques de la Hammer va au deuxième film de la série Dracula, prince des ténèbres.

2 novembre 2013

Rien à ajouter après un revisionnage ! Mais plus le temps passe, plus le charme de la Hammer opère, grâce à son érotisme sado-maso-bon enfant et à son technicolor flamboyant.

Les jeunes premières sont toujours aussi godiches et le duo Peter Cushing-Christopher Lee (Van Helsing-Dracula) fonctionne toujours très bien.

Ce n’est pas une cuvée prestigieuse, mais un honnête bon vin qui se bonifie avec le temps.

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