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La Taverne du poisson couronné (1947) de René Chanas
Le capitaine Palmer commande « Le Violent », un bateau qui lui appartient ainsi qu’à Théo, une sorte de truand cynique qui se trouve être le mari de Maria, la fille de Palmer.
Théo trompe Maria avec Sylvia Corail, une chanteuse qu’il a engagé comme attraction pour son bistrot, la Taverne du poisson couronné. Sur « Le Violent », Palmer trouve un passager clandestin, Pierre, qui se trouve être le grand amour de Sylvia, ce qui arrange bien les affaires de Palmer. Il ramène Pierre à la Taverne du poisson couronné.
Le film est tout d’abord l’occasion trop rare de voir ensemble les deux immenses Michel Simon et Jules Berry.
Ce n’est pas le moindre de ses mérites, mais ce n’est pas le seul. On dit souvent de certains vieux films, souvent qualifiés de nanars, qu’ils devraient être réévalués : or, c’est vraiment le cas ici, même si ce principe est généralement excessif.
Le film s’ouvre sur une tempête en mer et on est, d’entrée de jeu, frappés par la qualité de la réalisation. Sans tape-à-l’œil, sans fioriture, René Chanas filme simplement bien. Et porté par une interprétation pareille (Michel Simon, Jules Berry, mais aussi Blanchette Brunoy, Raymond Bussières, Robert Dalban), La Taverne du poisson couronné est un petit peu plus qu’agréable. Le couple d’amoureux (Michèle Martin et Yves Vincent) est, comme toujours, moins convaincant.
Autre qualité remarquable dans ce film insolite, c’est la richesse psychologique des personnages, une richesse qui permet aux rapports entre eux de s’inverser. Sylvia, la garce, s’avère être une véritable héroïne, alors que la douce Maria se révèle une sordide petite caissière. Seuls les deux crapules (Simon et Berry) restent deux crapules… pour notre plus grand plaisir.
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