mercredi 8 février 2023

Taxi Téhéran

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Taxi (تاکسی ) (Taxi Téhéran) de Jafar Panahi (2015)

Jafar Panahi est interdit de tournage en Iran.

Mais pour son film, il s’improvise chauffeur de taxi.

Certains de ses « clients » le reconnaissent, d’autres pas.

Il va ainsi avoir dans son taxi, une jeune femme, un jeune homme, un drôle de nain trafiquant de DVD, deux femmes aussi exaspérantes qu’étranges transportant des poissons rouges dans un bocal, une jeune femme qui n’a pas sa langue dans sa poche et sa propre nièce.

Jafar Panahi n’a ni le droit de quitter l’Iran, ni le droit de filmer.

Il continue cependant à faire des films et il est invité dans quasiment tous les festivals cinématographiques (Berlinale, Mostra, Cannes).

De plus, ses œuvres, totalement interdites dans son pays, sont régulièrement primés dans lesdits festivals où il n’a même pas le droit de se rendre.

C’est le cas de ce Taxi (rien à voir avec notre « franchise nationale », Taxi 1, 2 et la suite…), Ours d’or au Festival de Berlin 2015.

Certains se posent la question de savoir si on honore le génie d’un cinéaste ou simplement le courage d’un homme qui brave la dictature pour faire son métier.

En tous cas, il fallait quand même avoir un certain cran pour réaliser, dans la rue, un film se situant dans un taxi, collectif qui plus est, c’est-à-dire un endroit public.

Et le résultat est tout à fait épatant… et presque toujours drôle.

Depuis le trafiquant de DVD qui a reconnu Panahi et le fait passer pour son complice auprès de ses clients jusqu’à ces deux femmes qui transportent un poisson rouge dans un bocal, en passant par l’insupportable nièce du réalisateur.

Je ne peux malheureusement donner un avis tranché sur ce film que j’ai beaucoup apprécié mais que j’ai… mal vu.

Mon sommeil malvenu m’a-t-il évité de m’ennuyer comme la plupart des gens de mon entourage qui ont, une fois de plus, maudit la clique des critiques, unanime pour saluer ce film, une unanimité que j’ai ressentie comme un peu surfaite et, pour tout dire, hystérique.

Toutefois, on côtoie indéniablement le grand cinéma dans le dernier plan du film, à la fois énigmatique et explicite et, pour tout dire, beaucoup plus efficace que n’importe quel long discours pour expliquer l’Iran d’aujourd’hui.

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