Tarde para la ira (La Colère d’un homme patient) de Raúl Arévalo (2016)
Une bijouterie est braquée dans le centre de Madrid. Les trois voleurs s’enfuient, mais leur chauffeur est arrêté.
Pendant le braquage, le bijoutier a été grièvement blessé et son employée a été tuée.
Lorsque le chauffeur, Curro, sort de prison huit ans plus tard, il retrouve sa compagne Ana et leur fils.
Au bar de son beau-frère, il fait la connaissance de José, un homme taciturne, à la suite d’une altercation entre les deux hommes, José propose à Ana de quitter Curro.
En fait, José est le fils du bijoutier et l’employée était sa fiancée.
On aurait beaucoup de mal à imaginer que ce film noir - très, très, très noir ! – a été réalisé par l’un des stewards « très, très, très gay » des Amants passagers d’Almodovar.
Dans ce même film, le commandant de bord était interprété par José Della Torre.
Ici, José Della Torre est José, l’homme patient (mais en colère !), un « mouton enragé ».
Lorsqu’il s’attaque à Curro, petite frappe expérimentée, celui-ci commence par lui casser la gueule et s’il finit par avoir le dessus, c’est qu’il a un atout : il détient Ana et son fils.
Raúl Arévalo est un comédien adulé en Espagne et on sent, pour son premier film en tant que réalisateur, que ce n’est pas un coup d’épée dans l’eau.
Ce film noir et pessimiste est réalisé de main de maître et ce jeune réalisateur (il a trente-sept ans) sait manipuler tous les éléments de mise en scène.
Le scénario piétine un peu par moments, mais dans les accélérations, il fait merveille.
Le casting est impeccable, dominé évidemment par José Della Torre qu’on avait vu dans, outre Les Amants passagers, le formidable Balada triste de trompeta de Raul De La Iglesia où il était encore plus inquiétant qu’ici dans le rôle d’un clown blanc sadique.
D’ailleurs, Arevalo interprétait lui-même un petit rôle, Carlos, dans le même film.
Sérieux concentré de talent dans tout ça !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire