mardi 21 février 2023

Un jour de chance

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La Chispa de la vida (Un jour de chance) de Alex de la Iglesia (2011)

 Roberto est publicitaire : lorsqu’il était jeune, c’est lui qui a trouvé le slogan de Coca-Cola en Espagne « La chispa de la vida » (« Le peps de la vie »).

Mais Roberto est actuellement au chômage et ses anciens « amis » ne se battent pas pour l’aider, principalement ceux qui ont (encore) du travail.

Pour fêter son anniversaire de mariage et se changer les idées, Roberto décide de faire la surprise à son épouse Luisa de réserver la chambre du plus grand hôtel de Carthagène qui était celle de leur lune de miel.

Mais l’hôtel est devenu un musée archéologique à la suite de la découverte des vestiges d’un théâtre antique dans ses fondations.

Roberto s’aventure dans une partie encore en travaux, donc interdite au public. Et il fait une mauvaise chute à la suite de laquelle sa tête se retrouve empalée sur une tige d’acier. On ne peut plus le bouger et il devient une « attraction médiatique », ce dont il entend bien profiter.

Il y a près de trois ans, Alex de la Iglesia réalisait ce que je continue à considérer comme un chef d’œuvre : Balada triste de trompeta revisitait l’Espagne franquiste de ses débuts (1937) et à sa fin (1973, deux ans avant la fin de Franco et du franquisme).

Le même Alex de la Iglesia opère un sacré virage : il va s’inspirer d’un film de Billy Wilder Le Gouffre aux chimères (Ace in the Hole, 1951), film plutôt mineur dans la carrière de Wilder.

Voir le film original aujourd’hui (il se trouve qu’il est ressorti cette année sur les écrans français) déçoit beaucoup et on regrette que ce sujet ne soit pas traité par un réalisateur actuel, dans notre société médiatisée à outrance.

C’est peut-être ce qu’a voulu faire de la Iglesia, mais le résultat tient vraiment du pétard mouillé.

Déjà, le cynisme du héros « fonctionne » moins bien puisqu’il est assez bête pour être le manipulateur de sa propre tragédie ; le héros de Wilder, lui, risquait la vie d’un autre (qui mourait d’ailleurs). Ici, le « héros » va mourir de ses propres atermoiements, ce qui fait de lui un sombre crétin.

Hésitant entre un pseudo-cynisme un peu naïf et un pathos assez larmoyant, le film ne trouve sa place nulle part et se vautre assez piteusement.

Le seul plaisir que j’y ai trouvé, ce fut de retrouver dans un rôle secondaire, la superbe Carolina Bang et dans deux rôles très très très secondaires, Antonio della Torre et Santiago Segura, les deux « Auguste » du superbe Balada triste.

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