The Adventures of Sherlock Holmes (Les Aventures de Sherlock Holmes)
d’Alfred L. Werner (1939)
Faute
de preuve, le professeur Moriarty est relâché à l’issue d’un procès pour
meurtre.
Au 221b Baker Street, Holmes et
Watson reçoivent la visite d’Ann Brandon dont le frère, Lloyd, vient de
recevoir une lettre anonyme, un dessin représentant un homme avec un albatros
autour du cou, le même dessin que le père d’Ann et Lloyd avait reçu avant de
mourir étranglé dix ans auparavant.
Holmes se précipitent au domicile des Brandon, mais il
retrouve Lloyd étranglé comme son père.
Nous
sommes encore dans une « série B prestige ». Normalement, c’était la
M.G.M. qui était spécialiste de ce que j’appelle « série B prestige »
selon les directives de Louis B. Mayer himself : « Une série B de
la Metro doit ressembler aux séries A des autres ».
C’est d’ailleurs là qu’on peut
distinguer les séries B des « Majors » à celles des
« Minors », voire des « Poverty Row ». Bénéficiant des
« restes », souvent luxueux, des « grands films » (les
décors, entre autres, mais également certains techniciens par exemple), les
séries B des « Majors » sont des « séries B prestige ».
La série des Sherlock Holmes avec Basil
Rathbone et Nigel Bruce est la parfaite illustration du phénomène. Le Chien des Baskerville et ce
film-ci, Les Aventures de Sherlock Holmes, sont produits par la 20th
Century Fox (une « major ») qui, pour la suite, passe la main à la Universal
(une « minor »).
Ici, on n’est encore dans la série B
prestige. Après le succès remporté par Le Chien des Baskerville, la Fox rempile, mais pour un seul film.
Le film se situe dans la deuxième
décennie du 19ème siècle, donc « historiquement correct »
par rapport à une éventuelle biographie du détective.
Dès le film suivant, Holmes et Watson
(ainsi que le 221b Baker Street et le professeur Moriarty) vont faire un bon de
50 ans et devenir contemporain de leur année de tournage.
Dans ce film-ci, deux surprises :
une star invitée et l’apparition d’un personnage récurrent de Conan Doyle.
La star, c’est Ida Lupino, star
atypique hollywoodienne qui, peu de temps après la réalisation de ce film-ci,
se lancera dans la réalisation « parce qu’elle s’ennuie sur les
tournages ».
Elle réalisera 7 films pour le grand
écran et pas moins de 34 épisodes de séries TV en tous genres, des épisodes de Alfred
Hitchcock présente à Madame et son fantôme en passant par Thriller,
Les Incorruptibles, Le Fugitif, La Quatrième dimension ou Ma
sorcière bien-aimée pour ne citer que les plus connues.
Le personnage récurrent
« holmésien », c’est, naturellement, le méchant absolu,
l’incontournable (et « effroyable ») Professeur Moriarty sous
les traits ici de George Zucco. Comme son légendaire ennemi, Moriarty opérera le
saut dans le temps à partir du troisième film, mais incarné par différents
comédiens.
Moins passionnant que Le Chien des Baskerville, Les Aventures de Sherlock Holmes n’en demeure
pas moins une excellente série B.
Et il faut bien reconnaître qu’on
assistera après à une chute qualitative sensible de la série.
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