dimanche 6 septembre 2020

Le Masque de la mort rouge


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The Masque of the Red Death (Le Masque de la mort rouge) de Roger Corman (1964)
Le prince Prospero affame les paysans du village qu’il possède. Mais une vieille femme vient de mourir de la « mort rouge » après avoir croisé ce qui ressemble à un moine dont la robe est rouge vermillon et qui lui a donné une rose rouge en lui demandant de prévenir les paysans que leurs souffrances allaient bientôt prendre fin.
Effrayé par cette « mort rouge », Prospero s’enferme dans son château, entouré par ses courtisans qu’il entretient à seule fin de faire présent de leurs âmes à son propre maître, Satan.
Il ramène du village deux paysans et une jeune fille qui est la fille de l’un et la fiancée de l’autre. Il souhaite faire du combat entre les deux hommes une attraction pour son bal masqué et de la jeune fille sa maîtresse ; mais sa favorite, Giuliana ne l’entend pas ainsi.
C’est la plus célèbre des adaptations de Poe réalisées par Corman. C’est également la meilleure avec, peut-être, La Tombe de Ligeia et Le Corbeau. Le film est adapté de deux nouvelles Le Masque de la mort rouge et Hope Frog. De ce dernier conte, Corman a extrait l’histoire du nain amoureux de la danseuse lilliputienne et la vengeance de ce nain pour l’affront que la danseuse a subi.
Une fois de plus, et surtout dans le cas d’une série, peu importe de savoir ce qui revient à l’auteur original ou à l’adaptateur, respectivement Poe et Corman en l’espèce.
Même si, dans l’argument, Corman ne suit pas Poe à la lettre, le style baroque qu’il adopte dans Le Masque de la mort rouge, puis dans La Tombe de Ligeia un peu plus tard, est l’expression de la plus grande fidélité au novelliste américain. Corman s’appuie sur tout pour transposer Poe au cinéma, y compris, et surtout, dans l’instrumentalisation de ses défauts : des raccords approximatifs, la chorégraphie maladroite du « ballet de mort » dans le palais de Prospero, l’interprétation outrée de Vincent Price, l’utilisation obsessionnelle de la couleur contribuent à donner son rythme et son ambiance au film, au même titre que ses incontestables qualités : la photo de Nicholas Roeg, la musique de David Lee, les décors de Colin Southcott et les costumes de Laura Nightingale.

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