mercredi 2 septembre 2020

Été 85


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Été 85 (2020) de François Ozon
Alexis et ses parents sont installés depuis peu sur la côte normande.
Lors d’une sortie en mer où il se trouve seul sur le petit voilier qu’on lui a prêté, il est sauvé du naufrage par David qui a deux ans de plus que lui, 18 ans.
Très rapidement, les deux garçons deviennent inséparables et ne tardent pas à vivre ensemble un amour fou.
A la demande de David, ils se font le serment réciproque de danser sur la tombe du premier d’entre eux qui mourra.
Il faut reconnaître une chose à François Ozon dans ce film-ci : certains réalisateurs auraient pu, par mégarde, « louper » certains poncifs. Lui n’en loupe aucun !
Ça va du jeune dragueur de 18 ans qui séduit un jeune puceau (enfin, on le suppose ! ...) de 16 ans jusqu’à la copine anglaise hyper-compréhensive (genre copine à pédés), en passant par la différence de milieux sociaux des deux garçons, la balade à moto avec la tête (de l’amoureux) langoureusement posée sur l’épaule (de l’aimé), la moue boudeuse pour signifier le désespoir du puceau après « l’infidélité » du dragueur, la mère hyper-possessive (et juive : « Est-il besoin d’être juive pour être une mère juive ?... Non, mais ça aide ! »[1]), l’autre mère très triste de voir son gamin     1) homosexuel – 2) désespéré… J’arrête : il faudrait que je cite tout le film !...
Ça s’appelle Été 85 et ça semble, en effet d’un autre âge.
Quant aux comédiens, on ne peut pas vraiment dire qu’ils sont mauvais ; ils font juste ce qu’on leur demande de faire !
Valeria Bruni-Tedeschi passe du statut de mère fofolle à celui de Mater Dolorosa en l’espace d’une séquence (il faut dire que la mort de son fils est très soudaine), alors qu’Isabelle Nanty est très bien en Mater Dolorosa du début à la fin.
Malgré son accent totalement faux, Philippine Velge, jeune actrice belge est assez convaincante en bonne copine, même si elle ne l’est pas en tant que bonne copine ANGLAISE !
Félix Lefebvre est assez pénible en Alexis (mais, encore une fois, son talent n’est pas en cause), le jeune puceau « éconduit » par celui qui l’a « séduit et abandonné » et qui, du coup, prend des mines de Walkyrie saisie par « le démon de la chair ». On atteint un sommet de grotesque dans la scène (travestie) de la morgue : j’ai entendu quelques gloussements derrière moi dans la salle et je ne pourrais pas garantir que je n’ai pas gloussé moi-même.
Quant à Benjamin Voisin que j’avais vu si bien (et le même jour) dans Un vrai bonhomme de Benjamin Parent et dans La Dernière vie de Simon de Leo Karmann, il est ici exécrable avec ses mimiques de dragueur de bas de piste et ses regards de langoureuse domination de type « Moi, Tarzan, toi, Jane ! »
Mais visiblement, les critiques ont A-DO-RÉ.
Vous l’aurez compris, moi, pas !


[1] Comment devenir une mère juive en dix leçons de Paul Kuks d’après Dan Greenburg

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