samedi 26 septembre 2020

Neuf mois ferme

 

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Neuf mois ferme (2013) d’Albert Dupontel

 Ariane Felder est une jeune juge d’instruction promise à un brillant avenir. Elle travaille beaucoup et jouit d’une grande considération auprès de ses collègues.

Mais Ariane n’est pas une rigolote. Elle est encore plongée dans ses dossiers ce soir de 31 décembre dans son bureau, alors que tous ses collègues fêtent la nouvelle année en bas, dans la salle des pas perdus du palais de Justice.

Ariane est bien obligée de boire un verre avec eux, puis un autre, puis...

Six mois et demi plus tard, Ariane n’est pas au mieux de sa forme : elle est malade tous les matins, vomit...

Bref, elle découvre qu’elle est enceinte... de six mois et demi.

Et c’est là, bien sûr que les belles promesses d’un brillant avenir de la jeune juge d’instruction vont voler en éclats. Et c’est là que, pour nous, commence une des comédies les plus déjantées (voire la comédie la plus déjantée) de l’année.

Entre un cambrioleur un peu taré et, potentiellement « globophage » (accusé d’avoir mangé les yeux de sa victime), un juge d’instruction dragueur de bas de piste qui va se prendre successivement un club de golf, un buste de Marianne et une enceinte sur la tête, un inspecteur de police un peu con et un avocat bègue et très con, la pauvre juge va être mise à rude épreuve et sa grossesse ne sera pas de tout repos.

La comédie culmine dans deux scènes majeures : l’évocation des « scénarios possibles » du cambriolage qui a mal tourné (complètement délirant) et la plaidoirie, non moins délirante, de maître Trogos, l’avocat bègue, incompréhensible et idiot.

Albert Dupontel voulait tourner son film en anglais avec Emma Thomson dans le rôle d’Ariane. On ne peut évidemment pas savoir ce que ça aurait donné.

Mais on peut se demander qui aurait tenu les rôles secondaires. Car ici, il n’y a que du beau monde : Michel Fau, Philippe Duquesne, Jean Dujardin, Christian Hecq, Gilles Gaston-Dreyfus, Bouli Lanners font de brèves apparitions, la plus brève étant celle de Yolande Moreau sur un plan de quelques secondes (la mère de Bob).

Mais les rôles secondaires « principaux », ce sont Philippe Uchan (le juge dragueur, teigneux et malchanceux) et, surtout, l’incroyable Nicolas Marié (maître Trolos).

Comme dans les grandes comédies d’antan, ce sont eux qui font tout le sel du comique et Dupontel a la grande intelligence de jouer la modestie.

Cette intelligence et son talent de comédien font ici merveille comme Sandrine Kiberlain à qui, enfin, on confie un vrai grand rôle comique à sa mesure qu’elle porte superbement.

19 décembre 2013                                                               2ème projection du 3 décembre 2013

Dans certaines séquences, les gags se télescopent et on a du mal à tout voir. Je pense principalement aux extraits de journaux télévisés sur les chaînes d’information, alors que Jean Dujardin assure une traduction en langage des signes très... approximative, pendant que des « breaking news » défilent en bas de l’écran : « Tour de France en deux jours : le vainqueur est soupçonné de dopage. » ou « Le Chef de l’état déclare : “ Il n’y a pas de déforestation : il reste quelques arbres en Amazonie ” » ou encore (ma préférée !) : « Manifestation de malades d’Alzheimer : 300 disparus ».

C’est un peu pour ces brèves que je suis retourné voir le film : on rit moins la deuxième fois (l’effet de surprise ne joue plus), mais on admire d’autant plus la maîtrise de la mise en scène.

Du coup, j’ai beaucoup plus apprécié la séquence au cours de laquelle Ariane (et nous avec elle) découvre grâce aux caméras de surveillance « son errance éthylique », errance à la suite de laquelle elle se retrouve enceinte.

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