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Light of my Life (2019) de Casey Affleck
Il
y a quelques années, une épidémie étrange, surnommée la peste des femmes, a
éradiqué toute la gente féminine de la race humaine.
Curieusement, Rag, une petite fille,
n’a pas été atteinte. En revanche, sa mère en est morte. Depuis, elle fuit avec
son père qui la fait passer pour un garçon tout en évitant les contacts avec
les autres.
Car dans ce monde post-apocalyptique, l’homme ne peut
protéger sa fille qu’en fuyant toute société.
La
toute première séquence du film n’a rien de fascinant : un homme raconte à
sa fille une version « originale » et inédite de l’histoire de
l’Arche de Noé (on comprend rapidement pourquoi il est question de ce conte
biblique !).
Cette séquence nous fait un peu
craindre le pire, d’autant qu’on s’aperçoit assez rapidement qu’on est dans un
film postapocalyptique et on craint tout le folklore hystérico-américon sur la
violence du « chacun pour soi » que dénonce les bien-pensants
américains contre leurs compatriotes tarés, alcooliques, consanguins et
trumpistes.
En fait, il n’y a rien de tout ça et la
menace (car il y en a une) est diffuse, sauf à la fin du film où elle devient
TRÈS effective.
Si bien que le film n’est centré que
sur l’attachement réciproque et indéfectible de cette femme et de sa fille,
cette fille qui est un trésor à double titre : pour les autres qui
pourraient la marchander puisqu’elle est la dernière « femme » sur
terre même si elle n’a que onze ans et un trésor pour son père puisqu’elle est
toute sa vie depuis la mort de sa mère.
Et on s’attache à cet attachement et on
est en pleine empathie avec eux et cette ambiance de fuite « douce »
finit par nous envouter.
Casey Affleck, acteur et réalisateur,
laisse la lumière à Anna Pniowsky, remarquable interprète du rôle de Rag,
dernière représentante de la gente féminine, exactement comme l’était
l’interprète du rôle de sa mère, Elisabeth Moss dans la série La Servante
écarlate.
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