dimanche 6 juin 2021

La Planète des singes (Burton)

 

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Planet of the Apes (La Planète des singes) (2001) de Tim Burton

Sur une base interstellaire, en 2026, le capitaine Leo Davidson entraîne son singe Périclès à piloter.

Aussi, Périclès est-il envoyé en éclaireur dans une navette à la suite d’un problème technique. Mais la navette se perd et Léo, à bord d’une autre navette et contrevenant aux ordres de son capitaine, part à sa recherche.

Il traverse ce qui ressemble à une tempête et atterrit sur une planète assez semblable à la terre, mais dominée par des singes qui ont réduit les humains en esclavage.

Leo est fait prisonnier et la princesse Ari, fille du président du Sénat et ardente défenderesse des humains, le prend comme domestique chez son père.

Grâce à sa grande réputation, Tim Burton jouait sur du velours en réalisant ce remake, deuxième adaptation du roman d’anticipation de Pierre Boulle. Il est d’ailleurs, mis à part le tout début, beaucoup plus fidèle au roman que Franklin Schaffner.

Et le problème vient peut-être de là. Le roman de Pierre Boulle avait un peu tendance à se prendre les pieds dans le tapis au niveau de « l’espace spatio-temporel » : en d’autres termes, il se plantait régulièrement sur le passé et l’avenir.

Les producteurs de la « série » (4 films et une série TV) voulant exploiter le filon (jusqu’à usure complète mais ça, c’est une autre histoire) furent bien obligé de mettre un peu d’ordre dans tout ça pour que l’histoire se tienne jusqu’au bout.

Tim Burton, au moins sur le point des faux raccords de scénario futur dans le futur ou passé dans le futur, reprend les erreurs de Pierre Boulle. Ainsi le dernier vol de Leo pour le passé (attesté par le décompte de son tableau de bord) le propulse dans l’avenir alors que Thade qui était bel et bien mort, eut, on se demande comment (« Post-Mortem » sans doute !) le destin d’un Lincoln des singes. Bref, on ne comprend plus rien.

Tim Burton reprend donc le principal défaut du livre, mais il n’en prend pas les qualités. Ici, les humains sont une espèce de résistance qui conteste le pouvoir des singes. Dans la série des années 70, les hommes étaient des bêtes qui n’avaient pas de langage articulé. Et lorsque les scientifiques « évolués » comme Zira et Cornélius s’acharnaient à vouloir les éduquer, ils s’opposaient aux tenants de la science ancestrale des singes, représenté par le (faux) obscurantiste Docteur Zaius.

Rien de tout ça ici. Le conte philosophique se transforme en film d’action assez banal avec un méchant Tim Roth qui en fait trop et qui le fait mal et un héros pâlichon en la personne de Mark Wahlberg.

Et comme ce qui est resté dans toutes les mémoires du film de Schaffner, c’est le fabuleux plan final, Burton veut s’offrir un final décoiffant.

Mais il n’y a rien à faire : son Lincoln ne vaut pas la statue de Liberté de Schaffner.

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