La Vénus à la fourrure (2013) de Roman Polanski
Thomas vient d’achever l’audition des candidates au premier rôle féminin de la pièce qu’il est en train de monter, une adaptation théâtrale (de Thomas lui-même) du livre de Leopold von Sacher –Masoch, La Vénus à la fourrure.
Après avoir téléphoné à un ami auprès de qui il se lamente de n’avoir vu que de médiocres comédiennes, il s’apprête à partir lorsqu’arrive Wanda (qui porte le même prénom que l’héroïne de Sacher-Masoch).
La jeune femme est envahissante, vulgaire, très extravertie. Thomas tente de l’éconduire.
Mais lorsqu’elle commence à dire son texte (qu’elle connaît par cœur), Thomas est subjugué.
Le film dure 93 minutes et les 80 premières minutes sont fabuleuses.
Huis-clos, deux personnages, unité de lieu, unité de temps, unité d’action : tout est là pour une tragédie à la fois classique (par sa structure) et moderne (par ce qu’elle raconte).
Une fausse gourdasse va river le clou d’un cuistre prétentieux en le battant à son propre jeu celui de la domination et du « masochisme ».
Certes, tout ce qui va arriver, une fois qu’on a un peu compris le système, on peut plus ou moins le prévoir. Mais on peut, de la même manière, prévoir la fin.
Alors, pourquoi Polanski et son scénariste David Ives (auteur de la pièce originale, elle-même inspirée par le roman de Sacher-Masoch) se croient-ils obligés de rendre ce final si lourdement (et bruyamment !) démonstratif jusqu’à le rendre totalement ridicule ?
Jacques Amalric et Emmanuelle Seigner sont parfaits (et un peu ridicules dans le final, mais ça, ce n’est pas leur faute !)
Réussir les 5/6ème d’un film et se planter sur un petit quart d’heure, c’est ballot !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire