Vent du nord (2017) de Wallid Mattar
Hervé travaille dans l’usine de chaussures qui fait vivre la majorité de la population de la petite ville où il habite avec sa femme Véronique et son fils Vincent.
Mais l’usine est délocalisée et les ouvriers se mobilisent sauf Hervé qui voit là une opportunité de devenir pêcheur et de vivre de la vente de ses poissons, en collaboration avec Vincent.
Il entre en conflit avec ses ex-collègues.
L’usine d’Hervé a été remontée dans le sud tunisien.
Foued est engagé dans cette usine.
Depuis des années, on entend parler de délocalisation de déménagement d’usine vers l’Est ou, comme c’est le cas ici, de l’autre côté de la Méditerranée.
Mais jamais un documentaire (du moins à ma connaissance, mais je n’ai pas vu tous les films qui existent, loin s’en faut !) ne nous a jamais montré RÉELLEMENT l’autre côté de la « délocalisation », à savoir qu’est devenue cette entreprise dans son « pays d’accueil ».
C’est donc la première fois, mais dans un film de fiction, qu’on nous montre ce que devient l’usine remontée en Tunisie.
Comme le film est franco-tunisien et Wallid Mattar, le réalisateur, est tunisien et on se dit que les deux parties, françaises et tunisiennes vont être égales, équidistantes et traiter les problèmes identiques.
Malheureusement, et c’est le gros défaut du film au demeurant remarquable, on quitte un film militant (de gauche) pour entrer dans un film à connotation, dans le meilleur des cas, social, dans le pire des cas, sentimental.
Car la partie « tunisienne » ne traite pratiquement que de cela, des amours (contrariées) de Foued et Karima.
Et on regrette quand même beaucoup qu’il n’ait pas repris le thème social, tellement réussi dans la « partie française ».
Mais à cette réserve, certes importante, près, le film est une grande réussite.
Et puis, il y a le casting : les Tunisiens Mohamed Amine Hamzaoui et Abir Bennani, excellents, et puis les Français, nos trois favoris, les grands Corinne Masiero, Philippe Rebbot et, non des moindres malgré son jeune âge, Kacey Mottet-Klein.
Mais l’excellence des deux comédiens tunisiens ne compense pas, malheureusement, la faiblesse de la partie tunisienne du scénario.
Et on voit ce que ça aurait pu donner dans ce plan dans lequel Hervé et Véronique, en vacances en Tunisie, croisent, sans qu’aucun sache ce qui les lie, Foued qui, lui, peut travailler dans cette usine où Hervé ne travaille plus.
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