mardi 15 juin 2021

Venez donc prendre le café… chez nous

 

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Venga a prendere il caffè da noi (Venez donc prendre le café… chez nous)

d’Alberto Lattuada (1970)

Tarsila, Fortunata et Camila sont les trois sœurs Tettamanzi. Elles viennent tout juste de perdre leur père et héritent de tous ses biens dont la belle maison familiale.

Emerenziano Paronzini vient d’être nommé chef de bureau à la mairie de la petite ville où habitent les sœurs Tettamanzi

Fonctionnaire tatillon, Paronzini voudrait épouser une femme riche. Et les trois sœurs, vieilles filles confites en dévotion, sont attirés par les hommes, n’importe lesquels.

En 1970, la comédie italienne avait encore de beaux jours devant elle. Elle mourra, en fait, en 1976, quand l’étron (comme on dit en italien) Berlusconi assassinera purement et simplement une des cinématographies les plus riches d’Europe.

Evidemment, ici, nous ne sommes pas devant un des sommets de la comédie italienne qui, peu ou prou, était la fille naturelle du néo-réalisme.

Le maître de la comédie italienne, c’était Dino Risi, mais il y avait Mario Monicelli, Luigi Comencini et puis certains anciens, « transfuges » du néoréalisme, comme Luciano Emmer, Vittorio de Sica… et Alberto Lattuada !

Certains de ces vieux réalisateurs qui prirent le train en marche (prendre un train en marche pour un vieux monsieur, c’est toujours dangereux !) eurent tendance à confondre comédie et gaudriole.

Ici, les comédiennes surjouent les vieilles filles frustrées et c’est un peu lourd : Angela Goodwin (Fortunata, l’aînée), Francesca Romana (Tarsidia, la cadette) et Milena Vukotic, abonnée aux rôles de vieilles filles desséchées (Camilla, la benjamine). Ugo Tognazzi en fait également beaucoup, mais pas trop, dans le style petit comptable arriviste et maniéré : le Renato de La Cage aux folles n’est pas loin.

Mais, malgré ses limites, le film est, comme beaucoup de films de cette époque-là, une espèce de madeleine de Proust !

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