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Aquarius (2016) de Kléber Mendoza Filho
Clara était critique musicale. Dans les années 80, elle a acheté un appartement dans « Aquarius » un immeuble donnant sur la mer dans sa ville natale de Reciffe.
Un peu plus de trente ans plus tard, Clara est veuve et elle vient d’échapper à un cancer du sein. Ses enfants, devenus adultes, voudraient qu’elle quitte l’appartement d’autant que le propriétaire de l’Aquarius ou plus exactement le fils de son propriétaire lui a fait savoir qu’il était prêt à l’indemniser, car il veut faire raser l’Aquarius qui date des années 40 pour faire construire un immeuble moderne d’un meilleur rapport.
La demande se fait insistante, puis menaçante, mais plus il insiste, moins Clara songe à vendre.
Une chose est évidente : les mœurs des propriétaires d’immeuble et des promoteurs immobiliers sont bien les mêmes dans tous les pays du monde.
Ici, il n’est question de leur part que de « politesse », de « convention » et, bien entendu, ils sont ignobles.
Le fils du propriétaire, promoteur bien entendu, est toujours très poli et n’a à la bouche que le mot « respect » qu’il dit éprouver pour Clara, alors que, visiblement, il ignore complètement la signification du mot. C’est juste un petit merdeux remarquablement toxique.
Clara, elle, n’a pas de langage polissé. Elle n’a, au début, qu’un silence méprisant qui va, peu à peu, se transformer en paroles sèches et tout aussi méprisantes.
Malgré les indéniables et nombreuses qualités du film, il s’étire tout de même un tout petit peu trop : ses 145 minutes ne sont pas, loin s’en faut, complètement justifiées.
Mais, malgré ses répétitions et ses redites, c’est tout de même bien mieux que Les Bruits de Récife que Filho nous avait donné il y a deux ans et que j’avais trouvé très ennuyeux alors que la critique unanime semblait, une fois de plus, avoir découvert un nouveau Welles.
De plus, on a toujours tellement de plaisir à retrouver Sonia Braga, inoubliable Femme araignée d’Hector Babenco.
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