To Rome With Love (2012) de Woody Allen
Hayley, jeune touriste américaine, rencontre Michelangelo sur les marches de la place d’Espagne, à Rome. Ils vont vite devenir inséparables. Ils envisagent de se marier et, du coup, Jerry et Phyllis, les parents d’Hayley, arrivent des Etats-Unis pour rencontrer Giancarlo et Sofia, les parents de Michelangelo.
John, en vacances à Rome, rencontre Jack, un jeune étudiant qui lui évoque sa propre jeunesse. Jack vit avec Sally qui lui présente Monica dont la préciosité et la cuistrerie commence par l’agacer, jusqu’à ce qu’il soit séduit.
Leopoldo, Romain très banal, sort de chez lui pour se rendre à son travail comme tous les matins. Mais à peine a-t-il ouvert la porte donnant sur la rue, il est submergé par une nuée de journalistes qui le traitent comme une star.
Luca Salta vient d’épouser Milly et le jeune couple est en voyage de noces dans la ville éternelle, mais Luca doit rencontrer des oncles et tantes et Milly décide d’aller chez le coiffeur. Elle se perd dans Rome.
Je n’ai jamais été (il s’en faut de beaucoup !) un grand fan de Woody Allen. Je n’allais plus, depuis des années, voir ses films jusqu’à ce que, pressé par mon entourage, je me résigne à aller voir, en trainant des pieds, Midnight in Paris.
Et je ne l’ai pas regretté ! Du coup, j’ai commencé à beaucoup apprécier Marion Cotillard pour la première fois et Woody Allen remonta dans mon estime.
L’accueil plus que tiède que reçut To Rome With Love à sa sortie me rebuta un peu et je tardai à aller le voir.
Mes appréhensions étaient fondées et j’aurais dû en tenir compte. Comme je l’ai dit, je n’ai jamais été fan, mais j’ai toujours considéré Woody Allen comme un authentique auteur, un artiste responsable. Là, je me retrouve face au ronron sans talent d’un artiste vieillissant qui réalise une potacherie à sketches à partir du plagiat d’autres œuvres !
Un jeune mari contraint de faire passer une putain pour son épouse, est-ce que ça ne nous parle pas un peu, à nous Français, en songeant à un certain Feydeau (La Dame de chez Maxim’s) ? Mais pour ceux qui ne sont pas français, il y a Billy Wilder (Kiss Me Stupid).
Mais n’oublions pas la jeune femme du jeune mari qui, dans le même temps, se laisse griser par une star de cinéma franchement ringarde, une jeune femme qu’on croirait sortie d’un film de Fellini (Lo Sceicco bianco).
Je pense que l’histoire du monsieur d’âge mûr servant de « conscience » et de « maître à penser » à un jeune homme auquel il identifie le jeune homme qu’il fut doit bien se retrouver dans d’autres films.
Seul le sketch du ténor qui ne peut chanter que sous la douche peut être de Woody Allen. C’est d’ailleurs le sketch dans lequel il joue. Autre particularité de ce sketch : au milieu d’une distribution bateau de stars internationales (Penelope Cruz, Alec Baldwin, Ornella Muti, Jessie Eisenberg, Ellen Page, Judy Davis et Roberto Benigni) qui assure « le minimum syndical » (sauf Benigni dont on souhaiterait qu’il se contentât du minimum syndical), on trouve le ténor Fabio Armiliato qui interprète justement le rôle du ténor en question.
Car To Rome With Love est bel et bien un film à sketches, même si (et ça aussi ce n’est pas complètement original !) les sketches en question ne se succèdent pas, mais s’interpénètrent : le procédé semble inédit, mais on a déjà vu ça ailleurs, chez Altman, par exemple (Un mariage, Short Cuts, etc…).
Je me garderai bien d’oublier le sketch mettant en scène Roberto Benigni qui va devenir « superstar » sans avoir rien fait pour ça. C’est « l’emprunt » le plus déshonorant qu’ait fait Woody Allen, car il ne s’agît pas d’une pièce française de plus de cent ans, d’un film italien de soixante ans ou d’un film américain de cinquante ans, mais d’un film français réalisé AVANT le film d’Allen, mais commodément (pour ce dernier) sorti APRÈS et c’est le plagiaire qui en bénéficie.
Vieillir, perdre de son acuité, perdre un peu de son talent, c’est dommage, mais ce n’est pas grave. Se servir des autres sans les nommer à son seul profit pour ne pas perdre une notoriété qu’on ne mérite peut-être plus, ça, c’est dégueulasse, Mr Allen !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire