lundi 28 juin 2021

Assaut

 

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Assault on Precinct 13 (Assaut) de John Carpenter (1976)

Les membres d’un gang d’Anderson, un quartier mal famé de Los Angeles, sont abattus par la police.

Le lendemain, l’officier Starker doit convoyer trois condamnés à mort à la prison où aura lieu leur exécution. Mais l’un des prisonniers est très malade et ils sont obligés de s’arrêter dans un commissariat d’Anderson, le Central 13 qui est en cours de désaffectation et dans lequel il ne reste qu’un sergent, une secrétaire et la standardiste.

Mais le gang poursuit un homme dont la fille a été assassinée par eux et qu’il a vengée en exécutant deux membres du gang. L’homme, en état de choc, se réfugie dans le Central 13.

L’électricité et le téléphone sont coupés. C’est le moment que choisit le gang pour attaquer le commissariat.

Un poste de police assiégé par un gang lourdement armé, ça nous évoque plus le western que le polar.

De fait, Assaut devait être un western que Carpenter, réalisateur quasi-débutant, n’a pas pu réaliser faute de moyens. Il a donc transposé l’action (qui est celle de Rio Bravo d’Howard Hawks, le cinéaste « de chevet » de Carpenter) dans Anderson, l’un des quartiers les plus mal famés de Los Angeles.

La recherche d’une totale « étanchéité » du Central 13 rappelle très exactement ce que l’on voit dans les « films de zombies » et tout particulièrement dans le « film initial » La Nuit des morts-vivants de George Romero.

Comme toujours chez Carpenter, la mise en scène est brillantissime bien qu’il ne s’agisse, après tout, que de son deuxième long métrage.

Au niveau du casting, il n’y a pas une seule star, mais quels acteurs ! Austin Stocker et Martin West sont les deux flics, mais les plus remarquables sont Darwin Joston et Laurie Zimmer.

Darwin Joston a, pour se défendre, un personnage haut en couleur : Napoleon Wilson est condamné à mort, mais sa seule obsession semble être de se trouver une cigarette (celle du condamné ?). Son surprenant prénom, il promet à différents personnages qu’il l’expliquera « plus tard… », ce que, finalement, il ne fera jamais. Ces deux « gimmicks » au milieu d’un film violent aident à « décompresser », mais aussi à braver une sorte de « pudeur bourgeoise ».

Laurie Zimmer est Leigh, une secrétaire, rôle qu’elle « transcende » avec des armes de « femme fatale » qui rappelle Lauren Bacall (comme l’a mentionné un critique), mais aussi pour moi, Gloria Grahame ou la Charlotte Rampling d’il y a quelques années comme celle d’Adieu ma jolie.

Le film est très violent : les deux assauts sont, à cet égard, « sans limite ». Et on y trouve, comme souvent chez Carpenter, un cynisme assez noir et très décapant : la première victime, en dehors de la scène d’exécution du gang dans la scène préliminaire, est une petite fille de dix ans qui va mourir parce que le marchand de glaces « n’a pas mis de fraise ». Cette scène serait-elle possible dans notre triste époque de culs serrés politiquement corrects ? J’en doute…

 

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