vendredi 25 juin 2021

Un vent de liberté

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Varoonegi (Un vent de liberté) de Behnam Behzardi

Nicofar vit avec sa mère à Téhéran, une des villes les plus polluées du monde.

Nicofar a 35 ans et elle travaille. Sa mère a de gros problèmes respiratoires et, à la suite d’un malaise, elle est emmenée aux urgences.

L’avis du médecin est sans appel : la vieille dame ne doit plus vivre à Téhéran, ni dans la banlieue de la capitale, tout aussi polluée.

Le frère et la sœur de Nicofar, ayant tous deux « charge de famille », décident que leur mère partira vivre dans le nord du pays, naturellement accompagné de Nicofar à qui on ne demande pas son avis puisqu’elle a toujours tout accepté : n’ayant ni mari, ni enfant à 35 ans, elle n’a rien à dire !

Mais Nicofar refuse de quitter Téhéran, sa vie et son travail.

Comme dans les films de Fahradi, celui-ci a une certaine valeur documentaire, bien que nous sachions assez bien comment on vit aujourd’hui en Iran.

Certes, le régime s’est beaucoup assoupli depuis la révolution islamique de 1978 et, surtout, depuis que le sinistre petit Ahmaninedjad a laissé la place au « libéral » Rohani en 2013, toujours président aujourd’hui[1].

Mais certains principes sont bien ancrés dans la société et depuis quarante ans de théocratie, il sera bien difficile de revenir sur ces principes.

Bien évidemment, c’est surtout pour ce qui concerne les femmes que les choses ont beaucoup de mal à évoluer.

Nicofar travaille, est indépendante et, surtout, n’est pas mariée à 35 ans. Tout cela est rédhibitoire, encore aujourd’hui, dans ce qui reste le « pays des mollahs ».

Bien entendu, sa sœur et son frère sont mariés : donc, ils n’ont pas à se préoccuper outre-mesure de ce que va devenir leur mère puisque Nicofar est là.

Seule sa nièce prend le parti de Nicofar.

Le film manque un peu de finesse et fait preuve de beaucoup de nonchalance, tant au niveau de la mise en scène qu’à celui du scénario.

Le casting, en revanche, est excellent, dominé par Sahar Dolatshani.



[1] La note date de 2017. Rohani vient d’être remplacé par Ebrahim Raïssi, ouvertement réactionnaire et proche du « Guide suprême » Ali Khamenei. (25/06/21)

 

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