lundi 7 juin 2021

L’Antiquaire

 

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L’Antiquaire (2014) de François Margolin

Depuis pas mal de temps, Esther essaie de faire parler son père sur sa mère, sur ses grands-parents et, tout particulièrement, son grand-père Jean, fusillé en 1940 par les Allemands au Mont Valérien.

Weinstein, un vieux Juif qui traîne une réputation de collabo, lui envoie des films amateurs tournés par ses grands-parents, son grand-oncle Raoul et Klaus, un ami suisse de son grand-père.

Elle s’aperçoit que ses grands-parents ont été spoliés de leur collection d’œuvres d’art et que Raoul et Klaus seraient à l’origine de cette spoliation et de la dénonciation de son père à la Gestapo.

Repentance, repentance, que de crimes on commet en ton nom !

L’histoire est confuse (doux euphémisme), l’image est à vomir, la mise en scène est à jeter et l’interprétation d’une nullité rare. Les moins mauvais sont Fabienne Babe (qui a la chance d’avoir un rôle très mince), François Berléand et Louis-Do de Lencquesaing qui ont l’intelligence de se contenter du minimum syndical.

Malheureusement pour elle, Anna Sigalevitch n’a pas eu cette intelligence : elle en remet même dans l’hystérie mémorielle qui commence sérieusement à lasser tout le monde.

Mais le pompon, c’est le duo Michel Bouquet-Robert Hirsch. Ça fait très mal de voir deux immenses comédiens plus mauvais qu’ils n’ont jamais réussi à l’être au cours de leurs (longues) carrières respectives.

Mais dans cet amas de… conneries (je ne vois pas d’autres termes), il y a un autre pompon, dû au réalisateur cette fois : il donne le rôle du « traitre suisse » au même comédien dans les scènes contemporaines et dans les scènes d’avant-guerre, ce qui fait qu’on ne comprend rigoureusement rien jusqu’à ce que l’autre hystérique pendant la scène d’enterrement hurle à la face de tout le monde cette réplique d’anthologie : « C’est un nazi et les nazis ne vieillissent pas ! »

Et pour arranger les choses, le sinistre crétin qui a réalisé ça baigne son « œuvre » d’une musique très mal utilisée signée Bernard Herrmann. Certes la musique de La Mariée était en noir n’est pas ce qu’il a fait de mieux, mais noyée au milieu de tant de médiocrité, la partition réussit à paraître franchement mauvaise, ce qu’elle n’est pas.

Après Pitchipoï, c’est le deuxième immonde nanar que je vois depuis le début de l’année, mais celui-ci, je l’ai vu jusqu’au bout bien que ce soit tout aussi mauvais.

Décidément, la mémoire de la Shoah peut, quelquefois, avoir du plomb dans l’aile !

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