Rise of the Planet of the Apes (La Planète des singes : les origines)
de Rupert Wyatt (2011)
Will Rodman est biologiste et il vient de découvrir une molécule qui semble intervenir de façon spectaculaire dans la guérison de la maladie d’Alzheimer.
Mais la guenon qu’il a traitée pique une crise et dévaste tout dans le laboratoire le jour où elle devait être présentée à des investisseurs sur lesquels le patron du labo comptait beaucoup.
En fait, la guenon avait mis bas « secrètement » et, alors que, par mesure de sécurité, tous les chimpanzés sont tués, Will prend le bébé-singe avec lui et l’emmène chez son père qui, précisément, commence à souffrir des premiers signes de la maladie.
Le petit singe semble rapidement très très doué et Will s’aperçoit que c’est sa mère, traitée avec la molécule qu’il a découvert, qui l’a transmise « in utero » à son bébé.
Au départ, il y avait le roman dystopique de Pierre Boulle, paru en 1963.
Dans ce roman, un journaliste quittait la terre et, en voyageant à la fois dans le temps et dans l’espace, se retrouvait dans un avenir indéfini sur une planète semblable à la terre, mais dominé par des singes (chimpanzés pour les plus intelligents, gorilles pour les plus actifs et orangs-outans pour les détenteurs du pouvoir), alors que les humains étaient des animaux incapables de penser et incapables de parler. De retour sur terre, le journaliste constatait qu’entre-temps, il était arrivé la même chose à notre planète.
La Twentieth Century Fox acquit les droits du roman et en tourna une adaptation en 1968 sous la direction de Franklin J. Schaffner. Dans cette adaptation et contrairement au contenu du roman original, les singes vivaient dans une époque qui semble correspondre à notre néolithique.
Autre différence, et de taille : la planète était bel et bien la terre puisque le héros se retrouvait, à la fin, face à la Statue de la Liberté dans un plan cultissime que tout le monde connaît.
Le film de Schaffner fut suivi de quatre « sequels » de plus en plus médiocres : seule la première suite (et donc le deuxième épisode) est encore acceptable et même plutôt bonne : Beneath the Planet of the Apes (Le Secret de la planète des singes). Les épisodes 3, 4 et 5 (Les Evadés…, La Conquête… et La Bataille de la planète des singes) sont platement réalisés par Ted Post et par le médiocre Jack Lee Thompson.
En 2001, Tim Burton réalise une nouvelle adaptation, bien plus fidèle au roman de Pierre Boulle à bien des égards (l’action se situe bien sur une planète RESSEMBLANT à la terre), mais nettement moins réussi que le film initial de Schaffner.
Dans le film de Rupert Wyatt, il ne reste plus rien du roman de Pierre Boulle. On est plus dans une sorte de remake de l’épisode 4 de la saga originale, La Conquête de la planète des singes de Jack Lee Thompson en 1972, mais beaucoup plus réussi !
Ici, ce n’est ni la dégénérescence des humains, ni une guerre atomique qui met les singes au pouvoir, mais un médicament censé traiter la maladie d’Alzheimer, mais qui s’avère nuisible aux humains.
Ainsi la portée morale et philosophique de l’original se trouve un peu diluée.
Mais la production reste un excellent film d’aventures très inventif et aux effets spéciaux passablement bluffants. L’interprétation, de James Franco (Will) à David Oyelowo (Jacobs), en passant par le grand John Lithgow (le père de Will) est en tous points remarquables. Mais la palme revient au regard extraordinaire d’Andy Serkis qui n’a, pour se défendre, ni son physique, ni sa voix, puisque le seul mot qu’il dit est « Non ! », mot symbolique qui était déjà le mot important de la saga originelle.
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