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Two Hundred Meters (200 mètres) d’Ameen Nayfeh (2020)
Mustafa et Saleva vivent à 200 mètres l’un de l’autre, mais Mustafa vit côté palestinien (il a refusé de prendre la nationalité israélienne) et Salwa vit « côté israélien » avec leurs enfants : leurs demeures sont séparées par le mur construit par Netanyahou.
Le soir, Mustafa fait signe à ses enfants avec des jeux de lumière. Mais un jour, Salwa lui annonce que leur fils est à l’hôpital à la suite d’un accident.
Et Mustapha, pour aller voir son fils doit contourner toute la ville et passer plusieurs checkpoints où il risque d’être bloqué.
Il est obligé de se payer les services d’un chauffeur « illégal » qui assure des passages payants à des clandestins.
Et ces 200 mètres deviennent un périple angoissant de quelques dizaines de kilomètres.
Une critique a souligné que le film se trouvait « à la croisée du film à suspense et du documentaire ».
On a beau savoir que les Palestiniens sont des citoyens de seconde zone, ce qui choque le plus, c’est que cet apartheid (car c’en est un !) nous paraîtrait (presque) normal et ça, c’est la force du film.
Par voie de conséquence, on prend fait et cause pour les personnages qui font des choses illégales, mais ne saurait en aucun cas être considérés comme des délinquants : tout ce qu’ils font est illégal parce qu’ils… sont illégaux !
C’est pourquoi le reproche fait au film par certains qui jugent sa « neutralité » politique (supposée) suspecte est à très courte vue, car ici, à l’instar du diable, la critique politique se cache dans les détails.
Cinématographiquement parlant, la mise en scène est vive et juste, le casting est parfait, le suspense est haletant.
Ce qui ressort du film au niveau « politique » est à la fois percutant et d’une très grande finesse ce que certains critiques n’ont pas pu percevoir (ils sont tellement nombreux, les critiques qui devraient changer de métier !).
Et ce film d’une très grande intelligence est un premier long métrage.
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