samedi 24 juillet 2021

Sandra


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Vaghe stelle dell’orsa (Sandra) de Luchino Visconti (1965)

Sandra revient à Volterra dans sa maison natale. Elle est accompagnée de son mari américain Andrew Dawson.

Elle revoit pour la première fois son frère Gianni et sa mère.

Une cérémonie doit avoir lieu : la famille fait don du jardin familial à la municipalité en mémoire du père de Sandra et Gianni, Juif mort à Auschwitz.

Sandra et Gianni pensent que leur mère et l’amant de celle-ci, devenu son second et actuel mari, ont dénoncé le mari à la gestapo.

Andrew découvre tout cela et les tensions qui vont avec.

La carrière de Visconti connut une traversée du désert, très exactement entre 1963, année où il obtint la Palme d’Or avec Le Guépard, et 1969, année de la sortie des Damnés qui eut un énorme succès.

Curieusement, les critiques qui, en général, encensent les œuvres réalisées pendant « les traversées du désert » considèrent que cette période, chez Visconti, est la plus mauvaise, qualitativement, de sa carrière.

Et, non moins curieusement, le premier film des trois jouit d’une aura prestigieuse. Il est considéré comme un chef d’œuvre méconnu au contraire des deux autres films de la période, le moyen métrage La Sorcière brûlée vive, sketch du film Les Sorcières et L’Étranger, adaptation du roman de Camus.

Si ce dernier film, sans être un chef d’œuvre, s’est retrouvé ostracisé de façon excessive par la critique, le moyen métrage, très loin également d’être exceptionnel, est un film honorable auquel on pourrait reprocher de ressembler à un pastiche de Visconti par lui-même.

Or, Sandra est rigoureusement la même chose.

C’est un mélodrame bourgeois qui raconte comment le fascisme ruine moralement une famille comme il ruinera moralement la famille Von Essenbeck dans Les Damnés.

Mais au niveau qualitatif, on est très loin des Damnés !

J’avais le souvenir d’un très beau film, mais en 40 ans, on a bien le temps de changer d’avis.

L’histoire est assez chargée et tous les comédiens surjouent, y compris la belle Claudia.

Cette histoire d’amour incestueuse entre un frère et une sœur est insupportable et l’esthétique est, pour le coup, aussi chichiteuse que le titre original, emprunté à un poème de Leopardi, Vaghe stelle dell’Orsa (Étoiles vagues de la Grande Ourse).

Ce qui fait que l’esthétique viscontienne ici, loin de sauver les meubles, plombe un peu plus l’entreprise.

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