samedi 31 juillet 2021

Une femme dont on parle

 

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Uwasa no onna (噂の女)(Une femme dont on parle) de Kenji Mizoguchi (1954)

Hatsuko est à la tête d’une maison de geishas dans le quartier chaud de Kyoto.

Sa fille, Yukiko, était étudiante en musique à Tokyo, mais à a suite d’un échec amoureux, elle tente de se suicider, puis se réfugie chez sa mère dont elle n’apprécie ni la vie, ni le métier.

Hatsuko fait soigner sa fille par son médecin qui est aussi son amant, mais Yukiko, qui l’ignore, tombe, elle aussi, amoureuse du docteur.

Tous les génies ont leurs faiblesses.

Ici, indéniablement, nous avons un peu de mal à reconnaître le génial réalisateur des Contes de la lune vague après la pluie, de L’Intendant Shansho, ou, pour rester dans la thématique, de La Rue de la honte.

Ce dernier film traitait aussi de la prostitution. Il s’agissait d’un vrai bordel et non d’une « maison de geishas », comme ici.

Certes, on peut contester l’assimilation un peu facile de la prostitution avec le rôle de la geisha (qui est étymologiquement, une femme « pratiquant les arts »), une sorte de « dame de compagnie » qui sait divertir et possède une culture qui lui permet de maîtriser les domaines artistiques et la tradition japonaise, comme de soutenir n’importe quelle conversation sur des sujets divers.

Le métier de geisha est reconnu depuis le 18ème siècle par l’état japonais et la prostitution était rigoureusement interdite pour les geishas. Elle fut interdite pour tout le monde au Japon en 1957, trois ans après ce film de Mizoguchi.

Il n’empêche que le métier d’Hatsuko fait honte à sa fille qui est (ou était) musicienne. Dans le film, la « maison de geishas » est bel et bien montrée comme un bordel.

Pour le reste, le film ressemble à un mélo de mœurs comme il en existait un peu partout dans les années 50 et pas seulement au Japon.

C’était déjà un peu le cas dans La Rue de la honte et, encore plus, à La Vie d’O’Haru femme galante, réalisé deux ans avant celui-ci.

La beauté plastique de ces films est évidente et c’est en cela que nous sommes bien chez Mizoguchi, comme ici.

Mais, encore une fois, nous sommes loin des indéniables chefs d’œuvres que j’ai cités plus haut.

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