vendredi 9 juillet 2021

Les Ardennes

 

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D’Ardennen (Les Ardennes) de Robin Pront (2015)

Kenneth et Dave, deux frères, participent à un cambriolage qui tourne mal. Dave parvient à s’enfuir.

Kenneth sort de prison quatre ans plus tard. Il est de plus en plus violent et revient pour reprendre sa vie où il l’a laissée. Il veut aussi reprendre son histoire avec Sylvie. Mais il ne sait pas que Sylvie vit avec Dave. De plus, elle est enceinte.

Mais ni Dave, ni Sylvie, ni la mère des deux garçons n’osent dire la vérité au fils aîné.

Commençons par les qualités : il n’y en a pas beaucoup !

Incontestablement, Robin Pront est un réalisateur. La mise en scène est fluide et le film est très bien monté. De plus, il sait installer une ambiance, ce qui est le principe même d’une mise en scène réussie.

Cela dit, ce qui est précisément réussi dans cette ambiance, c’est qu’elle est glauquissime. Certes, les Ardennes ne sont pas réputées pour être la région la plus fun du monde, mais là, Pront fait peut-être un peu trop fort !

Plus grave : il devrait prendre des cours de scénario. Tout est surligné, répété, remâché… !

Enfin, il y a cette fin en chamallow amer.

Je tiendrais Rocco et ses frères pour un film sublime s’il n’était gâché par cette scène mélo imbuvable entre les deux frères après la mort de Nadia, scène qui ne réussit heureusement pas à (trop) polluer un incontestable chef d’œuvre et juste avant l’épilogue dans lequel on retrouve, in extremis, le génie viscontien.

J’aurais presque le même sentiment vis-à-vis de la scène finale des Ardennes, si ce n’est qu’on ne peut à aucun moment le comparer au chef d’œuvre de Visconti.

Dans les autres bons points, il y a le casting complet : Jan Bijvo et Sam Louwyck forment un couple (un vrai) de canailles crapoteuses, les deux femmes Mariette et Sylvie (Viviane De Muynck et Veerle Baetens), respectivement mère et fiancée des deux frères et puis, enfin, les deux frères Jeroen Perceval et Kenneth De Swaef.

Le premier joue tout en nuance le rôle de David, le gentil frère, alors que le deuxième joue Kenneth, le méchant, et réussit à lui donner une épaisseur humaine que ce personnage, pour qui on n’éprouve pas la moindre empathie, n’a certes pas. Encore un défaut !

Tout ça louche terriblement sur tout un tas de films au premier rang desquels - Belgique flamande oblige ! – il y a Bullhead. C’était, du reste, Matthias Schoenaerts qui devait incarner Kenneth.

L’autre film auquel on pense, c’est Pulp Fiction. Seulement voilà, Les Ardennes, c’est l’histoire d’un nuisible dangereux et sans intérêt, filmé avec la même violence que dans le Tarentino sans le deuxième degré : c’est une sorte de Pulp Fiction sans humour.

Et ça, c’est très pénible.

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