samedi 3 juillet 2021

La Permission

 

**

Araghe Sard (تیزر فیلم عرق سرد) (La Permission) de Soheil Beiraghi (2018)

Afrooz Ardestani est capitaine de l’équipe de football féminin d’Iran.

Son travail acharné lui a permis de faire qualifier son équipe en finale de la coupe d’Asie des nations qui va se tenir à Kuala-Lumpur en Malaisie.

Au moment d’embarquer, Afrooz se voit refuser la sortie du pays : son mari ne l’autorise pas à quitter l’Iran.

Et sans sa permission, Afrooz ne peut pas partir.

Malgré un semblant de libéralisation des mœurs, venu des particuliers eux-mêmes, l’Iran des Mollahs n’a guère changé.

Car l’Iran se sert idéologiquement d’une certaine liberté privée qu’elle réprime par ailleurs.

Le pays le plus honni par l’Iran (en dehors des USA), c’est Israël. Et en Israël, on trouve le même mépris contre la femme : les lois des deux pays font de nos congénères de sexe féminin, des citoyens de seconde zone, des sous-citoyens, des riens du tout.

Dans Le Procès de Viviane Amsellem, une femme qui ne supporte plus son mari ne peut divorcer qu’avec l’accord de celui-ci. Bien entendu, un homme qui veut se séparer d’une compagne dont il ne veut plus a beaucoup moins de problème.

Dans les deux cas de ces deux pays ennemis, mais si proches dans leurs politiques réactionnaires vis-à-vis des femmes et de bien d’autres personnes du reste, bien sûr, l’un des deux est une démocratie, l’autre… pas vraiment !

On pense aussi au remarquable Femmes du Caire de Youri Nasrallah. Dans ce film, une femme « libérée » et très en vue de la télévision égyptienne nuisait à son mari, homme politique du système Moubarak, qui, démocrate éclairé, finira par profiter de tout le pouvoir qu’il a sur sa femme, en tant qu’homme, donc citoyen de première zone.

La problématique en Egypte et en Israël est donc la même qu’en Iran.

Ici, l’attaque la plus virulente vient, bien sûr, d’une autre femme, la « présidente » du club.

Alors bien sûr, on pourrait arguer que le film ne se présente pas comme une œuvre cinématographique ambitieuse, mais juste comme une dénonciation politique considérée, cinématographiquement, comme un peu lourde.

Il est vrai qu’il ne brille pas par une réalisation décoiffante et son argument lui-même n’a rien de très original puisqu’il est « inspiré de faits réels » : en 2017, huit athlètes iraniennes n’ont pu quitter le pays faute d’autorisation de la part de leurs « seigneurs et maîtres ».

Reste la direction d’acteurs qui est parfaite et un casting impeccable dominé par Baran Kosari dans le rôle d’Alfooz et Amin Jadidi dans le rôle du méchant Yaser.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire