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Astérix et Obélix au service de sa majesté (2012) de Laurent Tirard
Obélix s’ennuie. Dans son village gaulois, il n’y a pratiquement plus de Romains.
En effet, Jules César a décidé d’envahir la Bretagne pour être, enfin, le maître du monde. Naturellement, il réussit très rapidement à envahir toute l’île.
Toute ? Pas tout à fait, car à l’instar de notre village gaulois, les Bretons ont aussi leur village qui résiste et la reine des Bretons, Cordelia, s’y est réfugiée.
Mais les forces des valeureux Bretons s’épuisent et Cordelia dépêche son fidèle officier, Jolitorax, vers le village gaulois pour demander de l’aide et surtout un peu de « magique potion ».
On est assez surpris de la virulence des critiques négatives à la sortie de ce film. Sans égaler le Mission Cléopâtre de Chabat, le film de Tirard se hisse très au-dessus des autres films de la série et surtout, paraît-il, au-dessus de son prédécesseur que je n’ai pas eu l’(bon)heur de voir, mais qui, de l’avis unanime, était une catastrophe.
Autant Laurent Tirard avait raté son Petit Nicolas, autant il a réussi son Astérix. Il a déjà eu la chance immense que l’habituel médiocre interprète du rôle du petit Gaulois ait émigré en (Grande-)Bretagne (non pas à cause des Romains, mais, semble-t-il, à cause du fisc) : messieurs les Anglais, tirez les premiers si vous voulez, mais je vous en supplie, GARDEZ-LE !!! (Il faut dire que, depuis, nous avons appris qu’Obélix avait, lui, passé les Ardennes, pour la même raison.)
Du coup, Edouard Baer nous offre un Astérix moins espiègle que son modèle de papier, mais plus fin que son lamentable prédécesseur, enfin, je veux dire, le prédécesseur de son prédécesseur, car j’ai oublié Clovis Cornillac qui fut le héros des sinistres (c’est ce qu’on dit) Jeux olympiques.
Et puis, il y a les autres : depuis, Jean Rochefort qu’on entrevoit à peine en Lucius Fouinus, le sénateur qui vient de Rome pour un audit et Gérard Jugnot en capitaine des pirates jusqu’à Catherine Deneuve, la reine Cordelia qui attend avec une impatience totalement flegmatique, le tonneau de « magique potion », chaque acteur a son numéro à faire et c’est un régal. Vincent Lacoste, l’horripilant Goudurix, Guillaume Gallienne, le sémillant Jolitorax, Charlotte Le Bon, la charmante et agaçante Ophélia, Valérie Lemercier, l’intraitable Miss Macintosh, Atmen Ketif, le pauvre émigré Pindépis, les frères Taloche, domestiques de Cordelia, Dany Boon, fabuleux Tetedepiaf normand intraitable que Miss Macintosh réussira à éduquer et surtout, surtout, Fabrice Luchini, un Jules César cauteleux, manipulateur, dépressif et… mauvais perdant.
Le rythme est vif et fourmille d’idées ; la scène de la rencontre César et Astérix (« Je suis ton père ! ») vaut, à elle seule, le déplacement et elle doit tout son brillant à Luchini et Baer.
Alors, même si ça ne vaut pas « tout à fait » Mission Cléopâtre, on est quand même ici sur le dessus du panier de la série des Astérix.
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