dimanche 19 septembre 2021

Truly Madly Deeply

 

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Truly Madly Deeply (1990) d’Anthony Minghella


Nina est une femme charmante, dévouée, à l’écoute des autres et toujours en butte à des problèmes domestiques (rats dans la maison, ménage à faire, etc…) En fait, elle ne se remet pas de la mort récente de son mari Jamie. Elle ne laisse éclater sa colère et sa douleur que devant sa psychothérapeute : elle refuse la mort de Jamie et ce refus l’empêche de vivre.

 Or un soir, Jamie revient. Il est bien mort, mais il revient pour elle et va l’aider à vivre.

Truly Madly Deeply n’est pas un petit chef d’œuvre, c’est un chef d’œuvre discret. L’extrême délicatesse de la réalisation, encore rehaussée par la finesse de l’interprétation (Juliet Stevenson remporta le prix d’interprétation féminine au Festival d’Avoriaz), en font une perle rare, une sorte « d’O.V.N.I. cinématographique ».

Il y a, du reste, un certain malentendu : ce film n’avait indéniablement rien à faire dans un festival de films fantastiques. C’est l’histoire d’un de ces amours fous qui vont au-delà de la séparation et de la mort, dans la lignée du très grand Peter Ibbetson d’Henry Hathaway.

Rien dans sa facture n’accuse le moindre signe de fantastique. Le retour de Jamie (superbe Alan Rickman) est le retour d’un mort le plus naturel de l’histoire du cinéma (avec, peut-être, celui du personnage de Simon dans L’Amour à mort de Resnais). Et le spectateur participe au bonheur retrouvé de Nina, ce bonheur que lui offre son défunt mari pour lui permettre de faire son deuil. Jamie ramène doucement Nina dans le monde des vivants. Lorsqu’elle comprendra qu’elle n’a plus rien à faire avec Jamie, celui-ci s’enfoncera dans les ténèbres, pour toujours. Et cet adieu est bouleversant.

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