mercredi 8 septembre 2021

Indes galantes

 

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Indes galantes (2020) de Philippe Béziat

Clément Cogitore met en scène Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau. Il fait appel à la chorégraphe Bintou Dembélé qui va recruter les éléments les plus doués de danse urbaine qu’elle a fait travailler.

Dès les premières répétitions, la magie opère, la symbiose est parfaite.

Et l’admiration réciproque des danseurs et des chanteurs fait le reste jusqu’à l’apothéose du spectacle représenté.

Un « Making Of », ça peut être sans intérêt, intéressant ou passionnant. Ici, on est vraiment dans le passionnant.

Car Indes galantes est le making of du spectacle de Clement Cogitore, même si le film de Philippe Béziat transcende le genre. Le film est une œuvre en soi et on ressent une émotion peut-être bien égal (je n’ai pas vu le spectacle) à celle qu’on ressent à l’opéra.

Certes, le film a des défauts : il est peut-être un peu trop long et ce qui renforce cette impression, c’est que, dans sa dernière demi-heure, on y voit plusieurs « fausses fins » juste avant un redémarrage un peu « artificiel ».

Et puis, on regrette de ne pas avoir vu l’évolution parallèle du lyrique et de la street dance séparés et se rejoignant par à-coups. Mais il est très agréable pour le spectateur qui admire à la fois le travail des chanteurs et celui des danseurs de les voir chacun admiratif du travail de l’autre.

Certains pourraient reprocher au film (et ils l’ont fait !) de sacrifier au « Feel Good Movie », de montrer l’opéra comme « le pays des Bisounours ». Je n’ai jamais compris la répugnance de la critique bien-pensante pour les « Feel Good Movie », mais je ne peux pas croire qu’un tel spectacle ait pu voir le jour sans le moindre conflit.

Un « Feel Good Movie », c’est reposant et, surtout, ça permet au spectateur de rester concentré sur la création du spectacle.

Et à ce niveau-là, ce documentaire est une merveille dont le sommet est, bien entendu, l’entrée des sauvages où on voit, en quelques minutes, la synthèse de mois de répétitions que nous venons de voir résumé en 108 minutes.

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