mardi 12 avril 2022

True Lies : le caméléon

 

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True Lies (True Lies : le caméléon) de James Cameron (1994)

(Ciné-Cinémas – 11/11/97 - V.O. Stf – 135mn - HiFi-Stéréo-Idx - scope)

Harry Tasken est en mission. Il réussit, lors d’une réception très fermée, à pirater le programme informatique d’un milliardaire ayant des relations étroites avec des terroristes islamiques. Après avoir pratiquement tout fait sauter, Harry rentre bravement chez lui retrouver sa femme Helen et sa fille Dana qui le trouvent ennuyeux : en effet, Harry est agent secret, mais sa famille le prend pour un vendeur d’ordinateurs sans histoire.

Harry découvre que sa femme s’ennuie tellement qu’elle semble avoir une liaison avec un nommé Simon qui, lui, est un simple vendeur de voitures d’occasion, mais lui fait croire que c’est une couverture pour cacher son activité « d’agent secret ».

Harry, pourtant très honnête, va se servir du matériel mis à sa disposition pour donner une leçon au jeune présomptueux et à sa femme, par la même occasion.

Mais l’activité professionnelle d’Harry va très vite le rattraper.

Comme l’indique le générique, le scénario est tiré d’un scénario original de Simon Michael, Claude Zidi et Didier Kaminka. Il s’agît du scénario de La Totale de Claude Zidi (1991) puisque nous savons maintenant que les Américains ont tellement peu de goût pour les films non américains qu’ils ne les montrent pas et se contentent d’en acheter, quelquefois très chers, les scénarios pour en faire des remake devenus sans saveur à la sauce hollywoodienne : Trois hommes et un couffin de Coline Serreau et Parfum de femme de Dino Risi sont les exemples les plus fameux de films plutôt bons, trahis et infantilisés par la grande Amérique.

Mais True Lies est l’exception ; d’un film poussif et à l’humour répétitif et pénible, Cameron tire un film drôle et dont l’action ne faiblit à aucun moment. Dans un certain sens, il y a une logique là-dedans. L’argument de base se prête plus, à priori au grand spectacle qu’à la comédie franchouillarde : les moyens « moyens » du film de Zidi ne sauraient se comparer avec la débauche budgétaire qu’a dû représenter le tournage (et les effets spéciaux, surtout) de la production de Cameron.

Cependant, tout n’est pas une question de moyens. L’humour du film français était très « premier degré », alors que Cameron a eu l’intelligence de truffer son film d’un humour assez décalé : à Helen qui, venant d’apprendre que son mari est espion, lui demande s’il a tué des gens, celui-ci répond : « Ils étaient mauvais».

Bien sûr, ici et là, on perçoit un racisme politiquement correct et très américain : les arabes du « Crimson Jihad » (« Jihad cramoisi ») sont très très très cons. Ce sont des grosses brutes qui foncent tête baissée dans les pièges les plus éculés et ne savent même pas se servir d’un lance-roquettes (ce qui nous vaut une paire de plans assez hilarants).

Schwarzenegger, qui n’avait jusqu’ici pratiqué cet humour qu’en filigrane (notamment dans les deux Terminator du même Cameron), s’y met à fond ici, accompagné par la toujours superbe Jamie Lee Curtis. Le couple est assez truculent et les seconds rôles sont à l’unisson.

D’aucuns accusent ce genre de films d’être de la consommation courante, mais ce n’est malheureusement pas vrai. C’est du vrai bon cinéma de détente comme on aimerait en voir plus souvent.

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