mardi 26 avril 2022

Trois jours et une vie

 

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Trois jours et une vie (2019) de Nicolas Boukhrief

En 1999, Antoine Courtin vit avec sa mère, une jeune veuve, dans une petite ville des Ardennes belges.

Antoine tue accidentellement le plus jeune des enfants Desmedt dont il est amoureux de la sœur aînée.

Le garçon cache le corps de l’enfant qui, au début, est juste porté disparu. Mais la tempête mémorable de Noël 1999, met le cadavre au jour.

Toute la ville est en émoi pour retrouver « l’assassin » de l’enfant.

Dix-sept ans plus tard, Antoine revient dans sa ville natale. Il est médecin et veut pratiquer dans les pays du tiers-monde.

Comme pour Au revoir là-haut, Pierre Lemaître, auteur du roman Trois jours et une vie est co-scénariste du film.

Ici, en plus, il fait une petite apparition dans le rôle du préfet.

Je subodore, ne l’ayant pas lu, que le roman est moins chatoyant que celui qui valut à son auteur le Prix Goncourt en 2013.

Et, bien entendu, les deux adaptations sont également très dissemblables : aux grandes envolées lyriques du Paris des années folles de Dupontel répond ici l’austérité rurale des Ardennes belges.

La région des Ardennes réputée, tout au moins en France, sinistre et/ou sinistrée est tout de même très belle.

Dans le casting, il n’y a que trois grands noms. Sandrine Bonnaire est Blanche Courtin, la mère d’Antoine qui va sacrifier tout naturellement et sans pathos son histoire avec son « patron » Kowalski qui sera suspecté d’être l’assassin alors qu’il connaît la vérité.

Charles Berling est Michel Desmedt le père de la victime et d’Émilie, le grand amour de jeunesse d’Antoine.

Philippe Torreton est le docteur Dieulafoy, sorte de mentor pour Antoine qui, de fait, deviendra médecin.

Comme toujours ces trois « noms » sont parfaits comme le reste du casting, beaucoup moins célèbre, mais non moins méritant. Une petite prime tout de même à Jeremy Senez, tout à fait bluffant dans le rôle d’Antoine enfant.

En plus de cet impeccable casting, Nicolas Boukhrief fait ce que font les bons metteurs en scène : au-delà de tout effet de caméra, il plante admirablement cette ambiance des toutes petites villes de province, une petite ville qui va voir le temps passer sans avoir de réponse à la tragédie qu’elle a connue.

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