dimanche 17 avril 2022

Les Trois visages de la peur


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I Tre volti della paura (Les Trois visages de la peur) de Mario Bava (1963)


Il Telefono     A peine rentrée chez elle, Rosy reçoit un coup de téléphone : son interlocuteur la menace de mort. Elle appelle Mary au secours. Mary était son amie, mais elles sont brouillées. Mary vient tout de même pour rassurer Rosy.

I Wurdalaks (Les Wurdalaks)          Gorka rentre chez lui. Il a été vampirisé et il vampirise sa famille. Un jeune étranger amoureux de la fille de Gorka parvient à la soustraire à la malédiction.

La Goscia d’aqua (La Goutte d’eau)           En faisant la toilette mortuaire d’une vieille comtesse, une infirmière vole une bague au doigt de la défunte. En prenant la bague, elle fait tomber un verre d’eau qui goutte lentement. Une fois rentrée chez elle, l’infirmière est poursuivie par le bruit de ce goutte à goutte.

Dire d’un film à sketches qu’il est très inégal tient du rabâchage, mais c’est toujours vrai, même lorsqu’il n’y a qu’un réalisateur, comme c’est ici le cas.

De ce point de vue, Les Trois visages de la peur est un peu une exception : ici, il y a complète homogénéité pour distiller une angoisse à laquelle je dois avouer n’avoir pas été très sensible.

Le premier sketch est une sorte de court-métrage étiré assez standard sur le thème rebattu de l’angoisse de la femme seule, menacée par un tueur qui la harcèle au téléphone. Le détail « original » est le lesbianisme des deux femmes Rosy et Mary, mais il a le gros défaut de paraître avoir été mis là précisément « pour faire original » : en 1963, l’homosexualité était un sujet tabou qui « n’existait pas » dans la production courante et surtout pas dans des films d’angoisse destinés à un public jeune.

Le deuxième sketch louche outrageusement sur les productions Hammer de l’époque. Mais Gorka n’est pas Dracula et le sketch où tout est prévisible est d’un ennui mortel.

Seul le troisième, par son ambiance, authentiquement originale cette fois, est réellement angoissant. Mais pour filer la métaphore de la goutte d’eau, la fuite du robinet est inégale et tout cela s’étire un peu.

Après Le Masque du démon, Bava se spécialise dans le diabolique, mais on sent bien que sa vocation commence à s’essouffler.

Au niveau de l’interprétation, Bava se paie les services de l’ex-monstre de Frankenstein et ex-pas mal de choses dans le cinéma horrifique des années trente, quarante et cinquante, Boris Karloff qui a tout de même tourné à peu près tout et n’importe quoi.

Autre surprise : l’interprète principale du premier sketch n’est autre que Michèle Mercier, juste avant Angélique, marquise des anges.

 

 

 

 

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