Truman (2015) de Cesc Gay
Tomás quitte le Canada où il vit pour retourner dans sa Madrid natale retrouver son ami Julian.
Julian est un comédien madrilène d’origine argentine adulé et fêté. Mais Julian est atteint d’une maladie qui ne lui laisse aucune chance. Il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre.
Les deux amis ne vont plus se quitter pendant tout le séjour de Tomás qui va aider son ami à accomplir une dernière tache, trouver une famille d’accueil pour le chien de Julian, Truman.
Dans quatre manifestations prestigieuses, Truman a cumulé 26 nominations qui lui ont valu pas moins de 15 prix dont les cinq Goyas « de prestige » : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et les deux Goyas d’interprétation masculine.
Certains films réussissent à cumuler bonne presse, récompenses en tous genres et succès public. C’est plutôt rare et Truman en fait partie.
Il faut dire qu’il a tout pour lui, ce film. Il pose avec sérieux et intelligence la question de la mort imminente d’un proche, ou mieux (ou pire) de sa propre disparition.
Emouvant sans le moindre pathos, il réussit à être très drôle par moments. Il traite d’un sujet grave sur un mode léger, mais avec sérieux. Il évite les clichés.
Et comme, il s’agit d’un film sur l’amitié, au-delà de l’histoire d’un homme qui prépare « l’après-lui-même », il est curieusement plein d’espoir.
Il cumule les scènes émouvantes (l’étreinte de Julian et de son fils), les scènes drôles (les rencontres avec les « familles d’adoption » potentielles de Truman) et les scènes intelligentes dont deux scènes « miroirs » : dans un restaurant, Julian salue, de loin, un ami qui fait mine de ne pas voir, gêné par la « situation » dramatique de Julian. De façon totalement empirique, nous fuyons tous la mort et la misère, craignant sans doute qu’elles ne soient contagieuses !
Dans un autre restaurant, c’est Julian qui ne veut pas voir un ex-ami avec qui il est brouillé depuis qu’il a couché avec la femme de cet ami qui, du coup, a divorcé. Et la scène devient émouvante lorsque l’ami brouillé « renoue » avec Julian.
Alors, évidemment, cinématographiquement parlant, ça ne crève pas le plafond, c’est un peu prévisible et ça se repose beaucoup sur les comédiens.
Ricardo Darin et Javier Càmara (le premier quatre fois primé, le second trois fois…) portent le film avec talent et finesse tout comme le reste du casting y compris, et surtout, le chien Trollo dans le rôle-titre.
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