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The State of Texas vs. Melissa (L’État du Texas contre Mélissa)
de Sabrina Van Tassel (2020)
Le 17 février 2007, Mariah Alvarez, âgée de 2 ans, succombe à ses blessures à son arrivée à l’hôpital.
Deux jours plus tard, harcelée par les policiers, sa mère, Melissa Lucio, qui est encore enceinte (elle a quatorze enfants) avoue le meurtre de Mariah.
Au terme d’un procès qui a lieu en 2008, Melissa Lucio est condamnée à mort.
Mais la vérité n’est pas simple à trouver dans un état comme le Texas qui pratique le clientélisme proto-fasciste et la prévarication pour un électorat bouseux.
Certains documentaires, les meilleurs, se voient comme des polars : ce sont des « docs enquêtes » comme Sugar Man. C’est également le cas de celui-ci.
Sabrina Van Tassel le dit elle-même : « Je commence le film par tout ce qui est à charge. ». Et le film commence, effectivement, par la vidéo de « l’aveu ».
Comme le dit la réalisatrice à propos de Melissa, « elle a été condamnée pour ce qu’elle représente : vous pouvez vous retrouver dans le couloir de la mort si vous êtes pauvre, noir, hispanique et/ou handicapé mental. Si vous ne faites pas partie de l’une de ces quatre catégories, vous ne serez jamais dans le couloir de la mort. »
Celui qui tenait absolument à voir Melissa Lucio condamnée à mort et exécutée, c’était le procureur (élu comme partout aux États-Unis) d’origine hispanique probable (vu son nom) et démocrate, Armando Villalobos, qui tenait absolument à faire oublier qu’il était lui-même un malfaiteur pris dans une sombre histoire de corruption et de prévarication et qui sera condamné en 2014 à 13 ans de prison (mais bénéficiant, à l’inverse de Melissa d’une remise de peine).
Sabrina Van Tassel, militante pour l’abolition de la peine de mort, nous rappelle que le Texas est l’état qui exécute le plus.
Aujourd’hui[1], Melissa est toujours dans le couloir de la mort et son exécution est prévue pour le 27 avril prochain malgré tous les recours de ses nouveaux défenseurs : son premier avocat l’a défendu d’autant plus mollement que les autorités texanes lui avait promis un poste honorifique qu’il a d’ailleurs obtenu s’il ne la défendait pas avec trop de célérité. Même compte-tenu du côté bancal de la justice américaine, il s’agit d’un cas patent de forfaiture qui aurait dû lui valoir sa radiation du barreau et quelques années de prison.
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