Général Idi Amin Dada

 

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Général Idi Amin Dada (1974) de Barbet Schroeder

 Longue interview du général Idi Amin Dada, dictateur sanguinaire de l’Ouganda de 1971 à 1979, alors que les plus horribles de ses exploits n’étaient pas encore accomplis.

« Ambiguïté » est le premier mot qui vient à l’esprit devant cet exercice de style qui consiste à interviewer un dictateur en feignant la connivence pour mieux le descendre.

Bien sûr, Barbet Schroeder s’est beaucoup défendu d’avoir frayé plus que le strict nécessaire avec le tyran sanguinaire qui, alors qu’il éliminait physiquement tout ce qui pouvait ressembler à une simple contestation de son pouvoir absolu, ruinait durablement son pays : trente ans après, l’Ouganda ne s’est pas remis économiquement des huit années de pouvoir sans partage d’Amin Dada.

A l’époque, le public occidental se contentait de se gondoler devant les propos de ce « roi nègre » qui soutenait que « Hitler avait de bonnes idées » et qu’« un homme ne courrait jamais aussi vite que la balle d’un fusil » (bien que dans le principe et en toute logique, ce ne soit pas complètement faux). On était donc partagés entre l’effroi et le fou-rire : les Ougandais, eux, riaient nettement moins !

Il est évident que le même film fait aujourd’hui chercherait un peu plus loin : qui a mis un tel guignol au pouvoir ? Certaines puissances n’avaient-elles pas intérêt à le voir se maintenir (nous étions encore en fin de guerre froide) ? Certaines autres puissances (la France, peut-être ?) ne faisaient-elles pas leurs choux gras des conflits que ce genre de personnages engendrait ?

Dans les années 70, la réal-politique, c’était comme les cigarettes : il y en avait partout. La mode actuelle est aux non-fumeurs, mais il y aura toujours des gens qui « fumeront » en cachette et notre beau pays, « patrie traditionnelle des droits de l’homme », n’est pas le dernier à vendre ce genre de « tabac » qui tue d’autant plus vite que ses « cigarettes » « courent plus vite que l’homme » (voir plus haut) et qu’elles rapportent beaucoup plus que les cigarettes traditionnelles.