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Trust (Trust me) de Hal Hartley (1991)
Maria annonce à son père qu’elle a quitté le lycée, qu’elle est enceinte et elle lui demande cinq dollars. Puis, elle sort. Sous le choc, son père meurt d’une crise cardiaque.
Matthew n’accepte pas de réparer des télés défectueuses dont il sait qu’elles seront de nouveau en panne dans peu de temps.
Maria rencontre une femme paumée qui lui donne les cinq dollars qu’elle lui a demandés : la femme a perdu un enfant, il y a probablement plusieurs années. A côté du banc où les deux femmes se sont rencontrées, une jeune femme laisse une poussette avec un bébé. Le bébé sera enlevé.
Matthew est mal traité, physiquement et psychologiquement, par son père. Il quitte le domicile paternel.
Maria ne sait où aller. Elle s’installe sur un autre banc. C’est là qu’elle rencontre Matthew.
Le film est à l’image exact de son héroïne : sophistiqué, irritant durant les dix premières minutes, il finit par retirer son maquillage, ses cheveux bouclés et par chausser les lunettes dont il a besoin. Et on se prend à ne plus le lâcher et à l’aimer.
Il s’agit tout simplement de cinéma « anti-Hitchcock » : pas de suspense, peu d’histoire, pas de mécanique, pas de « Mac Guffin » et surtout pas de personnage, mais des personnes, des gens, des « vous » ou « moi », attachants ou irritants, mais existants. Des parents qui ont l’air plus jeunes que leurs enfants, des êtres humains qui s’aiment, mais n’osent pas se regarder.
La mise en scène est rigoureuse, sans pathos, elle n’en est que plus efficace. L’interprétation est à son image : elle est brillante à force de nuances et du refus de tout cabotinage.
C’est un film qu’on aime voir et revoir, un film de chevet.
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