jeudi 15 avril 2021

Angélique, marquise des anges

 

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Angélique, marquise des anges (1964) de Bernard Borderie


Pendant la Fronde, Angélique, fille d’un aristocrate désargentée, surprend un complot destiné à éliminer la famille royale.

Quelques années plus tard, à peine sortie du couvent où elle a suivi ses études, on la marie à Joffrey de Peyrac, comte de Toulouse, brillant savant, homme de science et alchimiste. Les fastes qu’il déploie devant le jeune Louis XIV lorsque celui-ci s’arrête à Toulouse après son mariage avec Marie-Thérèse d’Espagne déplairont au jeune monarque qui le fait arrêter.

Les rapports ombrageux que Joffrey entretient avec l’église ainsi que le secret, révélé par Angélique, du complot de l’époque de la Fronde contre le roi - secret qui dérange certains puissants de la cour - , feront que le comte de Peyrac sera jugé pour sorcellerie et brûlé place de Grèves alors qu’Angélique n’échappe à l’arrestation que grâce à l’intervention des gueux de la cour des Miracles où elle retrouve son ami d’enfance Nicolas, devenu Calembredaine, chef de la bande de la Tour de Nesle.

Champion des entrées 1964 pour les films français, le succès de ce premier film était tellement prévisible qu’il a été tourné conjointement au deuxième, Merveilleuse Angélique.

Immense succès de librairie, la saga d’Anne et Serge Golon (13 volumes) renouait avec la tradition de la littérature feuilletonesque du 19ème siècle : ce n’était pas du Dumas, mais c’était plutôt mieux que du Ponson du Terrail. Gros avantage sur Dumas : on n’y trouvait ni anachronisme, ni invraisemblance historique.

Mais si ces romans ne trahissent pas l’Histoire, le cinéma trahit ces romans. Tout dans ces adaptations sent le carton-pâte. La mise en scène est pratiquement inexistante ; les scènes s’enchaînent au petit bonheur, sans cohésion, alignant, par-ci par-là, quelques épisodes du livre. Quant à l’interprétation, elle est affligeante : Michèle Mercier, qui n’est pas du tout le personnage, parle faux de bout en bout, Jacques Toja est emprunté, Claude Giraud est niais (mais on le voit fort peu dans ce premier film) et Robert Hossein est ridicule et pesant. Quelques seconds rôles nous offrent de bons moments, trop brefs. Seul Jean Rochefort a l’opportunité de mettre son immense talent au service d’un rôle de quelque envergure, alors qu’il n’était qu’un second couteau à l’époque.

Pour tout le reste, ça se laisse voir et même revoir, mais c’est mal foutu, mal écrit, mal joué, même si, maintenant, on trouve à tout cela un certain charme kitsch et si, avec ses rediffusions annuelles à la télévision, les films de la série entière sont classés « films culte ». Et ce film n’est pas (et de loin !) le plus mauvais de la série.

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