samedi 17 avril 2021

Indomptable Angélique

 

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Indomptable Angélique (1967) de Bernard Borderie


Après avoir entrevu son premier mari Joffrey de Peyrac, Angélique part à sa recherche dans le midi. Dans ce qui semble être son repaire, l’île des Langoustiers, elle tombe sur Vivonne, grand amiral de France, maître des galères de Louis XIV et frère de la Montespan.

Elle le persuade, sans trop de mal, de mettre sa galère amirale à sa disposition pour rechercher son mari, mais ladite galère est attaquée par la flotte du Rescator, redoutable pirate de la Méditerranée. Vivonne sauve Angélique en la faisant sauter à la mer et elle est « recueillie » par le redoutable marquis d’Escrainville, aristocrate français déchu, drogué, sadique et misogyne.

Alors que le Rescator, c’est à dire Joffrey de Peyrac, la recherche partout, Angélique est vendue aux enchères au marché d’esclaves de Candy. Elle est achetée par Joffrey, mais les retrouvailles sont plutôt froides et les reproches fusent de part et d’autre.

Et c’est alors même qu’ils vont se réconcilier qu’Angélique est enlevée sous les yeux de Joffrey par Escrainville.

Autant il était difficile de qualifier Angélique et le roy de « meilleur film de la série », autant il est très facile de dire de celui-ci qu’il s’agit du pire.

C’est une vague adaptation ou plutôt une peu sérieuse édulcoration de la première moitié du quatrième volume des aventures de la belle Angélique.

Certains seconds rôles, une fois de plus, offrent de bons moments, mais sans plus. A l’impossible nul n’est tenu : dans un contexte différent, on pourrait dire de Roger Pigaut (excellent Escrainville) qu’il est parfait. Mais rien ne saurait être parfait dans cette soupe froide au milieu de ces barbaresques de pacotille.

Comme à l’accoutumée, l’action des précédents films nous est rappelée par un résumé cul-cul et kitschissime à souhait, débité avec le plus grand sérieux par Jacques Toja, ex-Louis XIV : là, on sent que Pascal Jardin s’est surpassé si, toutefois, il est bien l’auteur de cette page immortelle, ce que je ne lui souhaite pas.

Passons sur l’invraisemblance du départ : Joffrey de Peyrac, grand savant dans la série des livres, devait avoir au moins inventé le Concorde, car il peut venir se balader à Paris alors qu’il est devenu sous le nom de Rescator, le plus grand pirate de la Méditerranée. Ce n’est qu’un exemple : mais tout est à l’avenant.

Seules les scènes de bataille navale sont filmées à peu près consciencieusement, mais on a vu ça des milliers de fois au cinéma et dans des œuvres autrement prestigieuses.

Tout le reste sonne faux, jusqu’à cet érotisme salace qui donne à Michèle Mercier l’occasion de se dénuder un peu plus que d’habitude : la scène du marché d’esclaves de Candy est un sommet à ce niveau-là.

D’ailleurs, les scènes choisies (de façon très contestable) s’étirent sans fin, alors que ce film-ci est le plus court de la série. Selon le procédé du double tournage qui avait été employé pour les deux premiers films de la série, il a été tourné en même temps que sa suite Angélique et le sultan.

Rien à ajouter si ce n’est, vous l’aurez compris, que c’est encore plus indigeste que d’habitude.

Allons, courage, il n’en reste plus qu’un !

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