samedi 10 avril 2021

Blade Runner

 

***

Blade Runner (1982) de Ridley Scott


Nous sommes au milieu du XXIème siècle. Les hommes ont inventé des robots qui leur sont semblables, « les réplicants ». Pour éviter toute mutinerie qui serait dangereuse pour les humains, les réplicants sont rigoureusement interdits de séjour sur terre sous peine de mort. Pour les traquer et les exécuter, il existe une brigade spéciale de la police, les « Blade Runner ».

 

Deckhard fut un Blade Runner, mais il a démissionné. Son patron le persuade de réintégrer le service pour éliminer cinq réplicants qui ont réussi à pénétrer sur terre.

D’emblée, le film séduit par son atmosphère : un Los Angeles nocturne et perpétuellement pluvieux, une atmosphère littéralement suintante dont le film ne sort jamais, tout au moins dans sa version « réalisateur ».

Car (et c’est désormais une tradition pour les « films-cultes ») il existe deux versions de Blade Runner. Celle de 1982, dite « version producteur », et l’autre, projetée quelques années plus tard, remontée selon les désirs de Ridley Scott.

Personnellement, je ne me joindrai pas au chœur des critiques qui voit ici « le chef d’œuvre de Ridley Scott ». Certes l’ambiance sus-mentionnée est assez exceptionnelle et le scénario est adapté d’un roman de Philip K. Dick, gage, à priori, de qualité.

De plus, le personnage de Rachel est une référence directe aux polars des années 40, tout au moins physiquement et le télescopage des deux styles (« Film noir » et « Anticipation ») est assez passionnant.

Ce qui l’est moins, en revanche, c’est la lourdeur avec laquelle la « philosophie » du film nous est assénée, notamment dans la scène de la mort de Batty, scène interminable (dans les deux versions) qui rafraîchit singulièrement l’adhésion du spectateur vis-à-vis d’un film visuellement irréprochable.

Le problème, c’est sans doute d’avoir vu « la version producteur » en premier. Les différences entre les deux versions semblent minimes, mais ne sont pas insignifiantes : il s’agît, principalement, de commentaires rajoutés en voix off dans cette première version, commentaires toujours redondants. Le plan d’une licorne, rêvée par Deckhard, ne figure pas dans cette version.

Mais la différence qui « fait la différence », c’est ce final diurne, forestier et ensoleillé que les producteurs ont imposé en guise de Happy End et que Ridley Scott a fait sauter dans « sa » version où on ne quitte ni la nuit, ni la pluie.

« Son » final, qui se veut pudiquement ambigu, ne laisse guère d’illusion sur l’avenir des deux héros, puisque l’espoir de fuite est balayé par une simple cocotte en papier.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire