mardi 20 avril 2021

La Vie de bohème

 

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La Vie de bohème (1942) de Marcel L’Herbier

 Une fois de plus, Schaunard se retrouve sans le sou et à la rue, car il n’a pas payé le loyer de sa mansarde. Parti dîner dans une taverne où il a ses habitudes, il rencontre Colline. Les deux nouveaux amis se rendent au café Momus où Rodolphe, fin saoul, fait du scandale. Ils l’embarquent avec eux.

Ils vont vers ce que Schaunard, bien éméché, pense être encore chez lui. Ils y trouvent Marcel, le nouveau locataire, à peu près dans le même état qu’eux.

Lorsqu’ils se réveillent le lendemain tous les quatre, ils ne se souviennent de rien, mais décident tout de même de ne plus se séparer.

Schaunard a une fiancée, Phémie, qui est très jalouse.

Rodolphe présente son amie Musette à Marcel et ils sont très attirés l’un par l’autre. Rodolphe lui-même rencontre Mimi dont il tombe amoureux.

Rodolphe, Schaunard et Marcel regardent un buste et se demandent qui peut bien être représenté par cette sculpture alors qu’il s’agit d’Henry Murger et la musique du film est « signée » Giacomo Puccini, ce qui est souligné par Schaunard qui précise « Ce n’est pas de moi, c’est du Puccini ! » … De la part de Marcel L’Herbier, il s’agit juste d’un clin d’œil un peu lourd.

La Vie de bohème d’Henry Murger partage avec La Tosca de Victorien Sardou, Madame Chrysanthème de Pierre Loti et La Houppelande de Didier Gold, le redoutable honneur d’avoir été remarqué et adapté en Italien et à l’opéra par le maestro Puccini dont le génie fit entrer ces œuvres dans le Panthéon de l’art lyrique. Manon Lescaut est aussi l’adaptation lyrique italienne d’un drame français de l’Abbé Prévost, mais l’opéra de Puccini, s’il est plus connu que l’opéra comique d’Auber est moins fameux que la Manon de Massenet.

Il en va un peu de même pour la version cinématographique de Marcel L’Herbier.

Même si on peut regretter que le film soit tombé dans l’oubli, on est bien obligé de reconnaître que son charme est quelque peu… suranné. Le mélo remarquablement dosé chez Puccini est un peu dilué chez L’Herbier. Le réalisateur eut été bien inspiré de reprendre le « timing » du compositeur : plus de cent ans après, la mort de Mimi fait toujours pleurer à l’opéra.

La réalisation technique a, quant à elle, plutôt bien vieilli.

Pour ce qui est de l’interprétation, c’est plus mitigé. La truculence d’Alfred Adam, le romantisme triste de Louis Salou, la gouaille de Suzy Delair, le charme de Giselle Pascale, l’espièglerie d’André Roussin, la drôlerie de Sinoël et la justesse de presque tous les autres interprètes (Parédès, Blin, Marcel André, Roland Toutain…) sont malheureusement « plombés » par l’extrême mièvrerie du « couple-vedette » Rodolphe et Mimi. Maria Denis n’est absolument pas le personnage de Mimi et il est probable qu’elle le savait. Elle fait donc ce qu’il ne faut jamais faire dans ces cas-là, elle en rajoute.

Quant à Louis Jourdan qu’on verra beaucoup plus à l’aise quelques années plus tard à Hollywood chez Ophuls dans Lettre d’une inconnue et chez Minnelli dans Gigi, il est ici insupportable.

De toutes façons, le film, beaucoup trop long, ne donne pas cette apparence de rythme qu’on trouve dans l’opéra. C’est dommage.

 

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