vendredi 2 avril 2021

Vienne avant la nuit

 

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Vienne avant la nuit (2016) de Robert Bober

Le réalisateur Robert Bober retourne à Vienne pour retrouver les traces de son arrière-grand-père qui, en 1904, avait fui son shtetl polonais pour émigrer à New-York d’où il fut refoulé pour des raisons de santé.

Revenu en Europe, il s’installe à Vienne, la grande ville cosmopolite des années vingt, celle de Zweig, Roth, Schnitzler et Kafka.

Mais l’ombre du nazisme du « frère allemand » s’étend sur la perle de l’ancienne Autriche-Hongrie et, en 1938, c’est l’Anschluss.

Dans les années 20, Berlin avait la réputation d’être la ville de tous les plaisirs alors que Vienne était la capitale européenne de la culture.

Tout changera pour Berlin en 1933 et pour Vienne cinq ans plus tard. Il faut dire que tant les scènes berlinoises que les cimaises viennoises étaient peuplées d’œuvres d’auteurs majoritairement juifs.

Robert Bober cite tout le long de son film, côté viennois, Zweig, Roth et Schnitzler : le film commence d’ailleurs par le générique de La Ronde de Max Ophuls d’après Schnitzler.

Malheureusement, Bober, vieux monsieur dont l’un des rares titres de gloire est d’avoir été assistant de Truffaut (jamais très bon d’être connu comme assistant !), ne nous montre ni Vienne, ni Zweig, ni Roth, ni Schnitzler, mais ne parle que de son arrière-grand-père qui fabriquait des objets religieux.

De la fin du générique de début au début du générique de fin, il n’y a pas cinq secondes de silence : le commentaire est soporifique à souhait et il ne réveille pas puisqu’il est ininterrompu. Bref, ce n’est que logorrhéique et totalement inintéressant.

Le seul détail important, mais qui passe trop vite, c’est lorsqu’il rappelle que les Autrichiens qui avaient manifesté une dévotion supérieure à celle des Allemands pour Hitler et les nazis (99,08% des Allemands favorables à l’annexion de l’Autriche contre 99,75% des Autrichiens) furent déclarés « victimes du nazisme » (à l’inverse des Allemands) en 1955.

Mais ça ne m’a intéressé que parce que c’est ce que j’ai toujours pensé. Après tout, Hitler était né autrichien !

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