jeudi 15 avril 2021

La Vie d’une autre

 

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La Vie d’une autre (2011) de Sylvie Testud

 Marie vient d’être engagée par Dimitri Speranski. Le soir même, elle fête ses 26 ans et elle invite Paul, le fils de Dimitri. Ils passent la nuit ensemble.

Mais lorsque Marie se réveille, elle n’est plus dans son lit chez sa mère : elle est dans son lit, dans un luxueux appartement parisien le jour de son quarante et unième anniversaire.

Elle va ainsi apprendre en un minimum de temps qu’elle est la mère d’un petit garçon de huit ans, qu’elle va divorcer de Paul, et qu’elle est le bras droit de son futur ex-beau-père et plus ou moins en procès contre sa mère qu’elle accuse d’avoir assassiné son père.

Première surprise : Binoche est supportable ! Deuxième surprise : Mathieu Kassovitz réussit à être très bien dans un rôle parfaitement inconsistant et alors qu’on ne le voit que très peu.

Mais les bonnes surprises s’arrêtent là et malgré toute l’admiration qu’on peut avoir pour Sylvie Testud, on est un peu consterné par l’inintérêt total que suscite ce petit téléfilm.

Le scénario est truffé d’invraisemblances maladroites, mise à part, bien sûr, l’invraisemblance de départ (les quinze ans qui sont passés en une nuit) qui, par son côté fantastique, était ce qu’il y avait de plus attirant.

Je ne sais pas à quoi ressemble le roman dont ce film est tiré, mais on a l’impression que Sylvie Testud a voulu courir plusieurs lièvres à la fois. Comme toujours dans ces cas-là, elle n’en a attrapé aucun.

Elle a d’abord essayé d’amener son conte fantastique sur le terrain de la comédie de mœurs. Il est vrai qu’en quinze ans, les choses ont beaucoup évolué. Internet ne balbutie plus (au propre comme au figuré), les enregistrements vidéo ne se font plus en VHS, on ne fume plus dans les restaurants, etc…

Mais le manque de mordant de cette pauvre Binoche dans le registre de la comédie donne à tout ça des ailes de plomb.

Alors, Sylvie Testud se concentre sur le couple. Là aussi, c’est raté, car elle oublie (c’est le comble) l’amnésie de son héroïne : pourquoi est-ce arrivé ? N’a-t-elle pas tout simplement « gommé » la crise du couple en voulant retrouver son grand amour de jeune femme ?

Mais comme le film ne dit rien, n’explique rien et donne l’impression que ses propres auteurs, Claire Lemaréchal et Sylvie Testud, n’y comprennent rien, le spectateur s’ennuie ferme, malgré les jolies (et brèves) prestations de Vernon Dobtcheff, Aure Attika, François Berléand et, bien sûr, Danièle Lebrun.

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