mercredi 7 avril 2021

Phœnix

 

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Phœnix (2014) de Christian Petzold

Nelly Lenz était au début des années trente, une chanteuse très prisée à Berlin. Avec son amie Lene Winter, juive comme elle, elle a survécu à Auschwitz.

De retour à Berlin après la capitulation allemande, défigurée, elle subit une opération de chirurgie esthétique qui lui permettra de retrouver son ancien visage.

Son plus grand désir est de retrouver, aussi, Johnny Lenz, son mari.

A force de le chercher, malgré les mises en garde de Lene, elle le retrouve, mais il ne la reconnaît pas.

Un beau sujet complètement raté !

Christian Petzold nous avait offert, en 2012, un film splendide, Barbara.

Ici, comme dans Barbara, ce qu’il réussit le mieux, c’est une ambiance. Dans le film de 2012, c’était la campagne en R.D.A., ici, c’est le Berlin déglingué de l’immédiate après-guerre et c’est également très bien fait.

Ce qui l’est moins, c’est le scénario dans lequel une chanteuse juive très populaire avant sa déportation est contrainte d’avoir recours à la chirurgie esthétique, se fait refaire très exactement la tête qu’elle avait (le film insiste beaucoup longuement, lourdement et bêtement là-dessus !) et elle réussit à ne se faire reconnaître par personne, y compris (et surtout !) son mari qui lui demande, tout de même, de se faire passer pour elle-même censée être morte, afin de capter sa propre fortune.

Et il ne la reconnaîtra qu’après l’avoir entendue chanter en s’apercevant, du même coup, qu’elle a un numéro tatoué sur le bras, ce qu’il aurait pu (ou dû) voir depuis bien longtemps.

Pour ne rien arranger, Ronald Zehrfeld semble se demander ce qu’il fait dans les nippes de Johnny Lenz et il nous offre une interprétation d’un ennui colossal.

Heureusement qu’il y a les deux femmes, Nina Hoss (qui avait déjà été la merveilleuse Barbara) et Nina Kuzendorf dans le rôle de Lene.

Mais ça ne sauve pas le film de sa longueur et de son scénario bancal.

 

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