dimanche 17 janvier 2021

Barbara

 

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Barbara (2012) de Christian Petzold

 Chirurgien et pédiatre dans un hôpital de Berlin-Est, Barbara a été mutée dans une clinique de province.

Nous sommes en 1980 et la R.D.A. agonisante n’a jamais été aussi répressive et aussi soupçonneuse.

Or, Barbara a un amant à l’ouest qui prépare son évasion et la jeune femme se doit d’être très prudente, car tout le monde surveille tout le monde et elle sait très bien qu’elle est particulièrement surveillée (ce qui explique sa mutation en province).

André, le médecin-chef de l’hôpital, semble très attiré par elle, mais s’agit-il d’un intérêt privé ou d’une surveillance déguisée ?

Depuis quelques années, l’ex-R.D.A. est devenu un grand sujet de films pour le cinéma allemand.

Il est bien sûr tout à fait normal que les Germains s’intéressent à cet épisode dramatique de leur histoire qui a tout de même duré quarante-quatre ans et s’est terminée il y a un peu plus de vingt ans.

Le pays coupé en deux et les évasions de l’Est vers l’Ouest (un minimum de 136 personnes furent tuées en tentant cette évasion dans la seule ville de Berlin) sont dans toutes les mémoires.

Le film de Petzold réussit à être un film haletant et un film d’atmosphère, cette atmosphère poisseuse d’un régime en déliquescence qui allait s’écrouler moins de 10 ans après. Pour ce qui est de l’atmosphère le film joue avec une finesse extraordinaire sur des détails : tout semble recouvert d’une poussière grise, les systèmes électriques datent des années 50 et les regards inquisiteurs des voisins et de la concierge rendraient paranoïaque absolument n’importe qui.

Certains critiques préfèrent Barbara au fameux La Vie des autres. Je n’irai pas jusque là : l’accumulation de péripéties nuit un peu à la rigueur du scénario. Mais au niveau de la réalisation, le film est plus original que celui de Von Donnersmarck. Nous sommes dans une R.D.A. de la campagne où la nature est comme ailleurs. Et puis, il y a toujours ce vent violent qui rappelle que la mer n’est pas loin et, avec elle, l’évasion.

Mais qu’on préfère Von Donnersmarck à Petzold ou le contraire, on est face à deux films splendides.

 

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