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Amador (2011) de Fernando Leòn de Aranoa
Marcela est arrivée du Pérou après son mari Nelson qui vit du petit commerce de fleurs volées et revendues. Mais rien de ce que Nelson avait promis à sa femme ne semble marcher.
Marcela écrit donc une lettre à Nelson et s’en va. Mais un malaise sur la voie publique et son transport à l’hôpital lui apprennent qu’elle est enceinte. Elle reste donc avec Nelson qui représente pour elle une forme de sécurité.
Elle se trouve un travail d’aide-ménagère chez Amador, un vieux monsieur impotent que sa fille et son gendre sont obligés de laisser seul pour un mois.
Après s’être un peu heurtés, Marcela et Amador apprennent à s’apprivoiser. Mais Amador meurt brusquement et Marcela qui a besoin de ce travail cache le décès à tout le monde, tout comme elle cache sa grossesse à Nelson.
Amador est, semble-t-il, un prénom non chrétien qu’on ne trouve dans aucun calendrier espagnol : en fait, Amador est le héros anti-esclavagiste d’un archipel africain. Quelques anarchistes, souvent « d’origine républicaine », ont donné ce genre de prénom à leurs enfants et, vu l’âge du héros du film, on peut penser que c’est plus ou moins le cas.
Mais ça, on ne le sait pas. Et c’est tout le problème du film. On ne sait pas depuis combien de temps Marcela est en Espagne. Et quels sont ses rapports avec ce mari qu’elle quitte dès la deuxième séquence avant de rentrer piteusement au bercail ? On essaie de nous intéresser à cette histoire dont on ne connaît pas l’origine !
Marcela déchire alors la lettre qu’elle lui avait laissée, mais elle ne jette pas les morceaux. Et c’est ce puzzle, à l’instar des puzzles d’Amador, que Marcela « offre » à Nelson à la fin du film : ce puzzle, c’est une des rares bonnes idées du film, comme toute la fin avec, surtout, la réaction de la fille d’Amador.
Les scènes qui mettent en scène la « pute au grand cœur » sont également assez réussies.
Mais il faut bien dire que le reste distille un certain ennui.
Le sujet, qui est quand même minimaliste, est étiré jusqu’au point de rupture : la jeune femme, seule avec le cadavre, sursaute, car on vient de sonner à la porte. Certes, il y a un élément de suspense, mais doit-on le faire durer deux bonnes minutes en s’appuyant lourdement sur le visage particulièrement inexpressif de Magaly Soller que les critiques français ont porté au pinacle de façon quelque peu excessive ?
La réalisation est aussi mollassonne que son interprète. Encore une fois, c’est la prostituée « sociale » qui apporte un peu d’humour et de fantaisie à tout ça, mais on ne la voit pas assez.
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