dimanche 24 janvier 2021

La Féline (Schrader)

 

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Cat people (La Féline) de Paul Schrader (1982)


Dans un village d’Afrique Equatoriale, des hommes tachetés (comme des léopards) enlèvent une toute jeune fille à sa mère. La jeune fille est attachée à un arbre et offerte à une panthère qui ne lui fera pas de mal.

Irina arrive à la Nouvelle Orléans où elle est accueillie par son frère Paul Gallier et par Fumelle, la bonne. Le frère et la sœur ont été séparés alors qu’Irina avait quatre ans et un mystère semble planer à la fois sur la mort de leurs parents et sur leurs naissances.

Le soir même, une prostituée est attaquée par une panthère noire. Le lendemain, la panthère est neutralisée par Alice et Oliver, les conservateurs du zoo de la Nouvelle Orléans.

Pendant ce temps, Irina cherche son frère jusqu’à la congrégation dont il est pasteur.

Gros handicap : réalisé par un Paul Schrader, généralement peu apprécié, ce film est le remake d’un film célébrissime d’un Jacques Tourneur, généralement vénéré.

Or, mise à part l’histoire originale, les deux films n’ont rien en commun. Le film de Tourneur était une série B, donc réalisée sans moyen. Le film de Schrader est une superproduction avec effets spéciaux, ce que les purs du temple Tourneur ont vivement dénoncé (on se demande pourquoi !). Le scénario de cette version a été visiblement beaucoup plus travaillé que celui de la version Tourneur, ce dont les purs mentionnés plus haut ne parlent même pas, semblant considérer comme secondaire le fait que le film de Tourneur souffre indéniablement d’un scénario plutôt faible.

L’origine de la malédiction passe de la Croatie chez Tourneur à l’Afrique où on trouve tout de même plus de panthères. De plus, un personnage très important est ajouté : Paul Gallier, le frère d’Irina, inquiétant et trouble. Etre démoniaque, il apporte à l’histoire l’aura effrayante et fantastique qui lui convient et qui manquait un peu chez Tourneur. L’interprétation de Malcolm Mac Dowell est, à cet égard, exemplaire.

Quant à Nastassia Kinsky, elle fait immédiatement oublier la minaudante Simone Simon. Le couple John Heart-Annette O’Toole est moins convaincant que le couple Kent Smith-Jane Randolph, mais s’en tire honorablement.

Reste la réalisation précise et subtil, ce qui n’est pas une qualité habituelle chez Schrader, jouant avec élégance avec la musique « féline » et entêtante de Giorgio Moroder. Et le gros plan final de la superbe panthère noire qu’accompagne la voix de David Bowie nous hante longtemps après la première vision du film.

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