dimanche 10 janvier 2021

Carrie

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Carrie (Carrie, la vengeance) de Kimberly Peirce (2013)

 Margaret White, jeune fille mystique, met au monde, sans savoir ce qui lui arrive, une petite fille...

16 ans plus tard, Carrie est une jeune fille godiche et timorée, souffre-douleur de ses compagnes de lycée.

Alors qu’elle prend une douche après une partie de volley-ball, Carrie a ses premières règles et elle s’affole quand elle voit son sang.

Ses camarades se moquent d’elle et sont punies par la prof de gym.

Chris Hargensen qui refuse de se soumettre est privée de « bal de fin d’année ». Elle décide de se venger.

Il est certains films dont on ne se permettrait jamais de faire des remakes. Dans certains cas (Autant en emporte le vent, Les Enfants du paradis...), ça ne viendrait à l’idée de personne.

Dans d’autres cas, on ose le remake comme un défi (L’Opéra de Quat’sous), voire une provocation (Psychose) et là, la sanction vient toujours du public : qui se souvient de La Ronde de Roger Vadim ? Les producteurs de ce nanar à cul sur papier glacé – les frères Hakim, pour ne pas les nommer ! - allèrent jusqu’à se payer le luxe d’acquérir les droits du chef d’œuvre d’Ophuls pour le faire... disparaître. Juste retour des choses, ce fut leur nanar qui disparut corps et biens lorsque le film d’Ophuls reparut...

Récemment, ce n’est pas un chef d’œuvre qu’on a voulu refaire, mais c’est pire ! S’attaquer à un film-culte comme Angélique, marquise des anges demandait avant tout une bonne dose d’inconscience, mais le résultat est là : sans préjuger de ses qualités cinématographiques, le film d’Ariel Zeitoun est un des plus gros « bouillons » de la fin de l’année 2013. Il faut dire que, malgré la bénédiction de l’auteure des romans (Anne Golon qui n’aimait pas du tout les productions Borderie), la critique n’y est pas allée de main morte.

Tout comme elle n’a pas épargné le film de Kimberly Peirce, grotesque remake du film-culte de Brian De Palma d’après le roman de Stephen King.

Naturellement, quand on veut en mettre plein la vue, on essaie de plus coller au roman que l’original : ici, ça nous vaut une scène ratée avec Julianne Moore mettant bas (à ce niveau-là, ça ne s’appelle plus accoucher !) sans comprendre ce qui lui arrive. C’est tellement grotesque que, dés cette scène, on sait que le film ainsi que Julianne Moore vont être catastrophique.

On en a très rapidement confirmation quand on voit la tête de poupée de porcelaine de la pauvre Chloe Grace Moritz. Le directeur et la prof, qui pourtant la défend, tombent d’accord sur le fait qu’elle est un peu tête à claques : c’est également ce que pense le public « rare » de ce ratage complet en voyant la tête d’andouille de cette pauvre godiche.

Succéder à Sissy Spacek n’était certes pas évident, mais que dire de Julianne Moore, comédienne estimable par ailleurs qui est franchement risible là où Piper Laurie était effrayante.

Ansel Elgort succède à William Katt dans le rôle de Tommy Ross sans démériter, mais Axel Russell et Gabriella Wilde ont du mal à faire oublier John Travolta et Amy Irving. Seule la « méchante » Chris Hargensen trouve en Portia Doubleday, une comédienne d’un talent au moins équivalent à celui de Nancy Allen, son interprète précédente.

Sans doute par esprit de provocation (voir plus haut), ce mauvais remake reprend des détails insignifiants de l’original (comme le graphisme et la flèche vers le bas précédée de la phrase « Carrie White burns in Hell » sur la tombe de Carrie) sans se soucier de reprendre d’autres détails autrement plus importants (comme le Saint Sébastien « du placard » et son étrange ressemblance avec Piper Laurie...)

Pour résumer le tout, c’est Kimberly Peirce qui n’aurait peut-être pas dû se frotter à Brian De Palma.

Bref, quand on sort de cette purge, on n’a qu’une envie : revoir le De Palma. C’est ce que j’ai fait en rentrant chez moi !

Vive le DVD !

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