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Au bonheur des dames d’André Cayatte (1942)
Denise Baudu arrive de sa province accompagnée de ses deux frères. Elle s’installe chez son oncle Baudu qui tient une boutique de confection, « Au vieil Elbeuf ».
Baudu est au bord de la ruine par la faute d’Octave Mouret qui a ouvert, à côté du « Vieil Elbeuf », le tout premier des « grands magasins », « Au bonheur des dames ».
Denise est engagée comme vendeuse dans le magasin de Mouret au désespoir de son oncle.
Le film est agréable et, pour une fois, Préjean est supportable. Blanchette Brunoy est charmante et Suzy Prim fait, à merveille, son numéro d’intrigante.
Et surtout, il y a Jean Tissier, lui aussi égal à lui-même et le grand Michel Simon en inflexible Baudu.
Mais le grand absent de ce film plaisant et bien fait, c’est Zola.
D’ailleurs, le premier carton du générique nous l’indique : « C’est un film Continental ».
Curieuse idée d’adapter l’écrivain naturaliste et particulièrement un roman qui traite de l’arrivisme et des compromissions en ces années noires.
L’intrigue de base est respectée, mais très vite, on tombe dans un rose bonbon à peine teinté d’un très léger noir qui n’a qu’un lointain rapport avec les turpitudes salaces des Rougon-Macquart et particulièrement du sinistre Octave Mouret, transformé en charmant patron qui, après quelques errements dus à son sinistre second, devient un patron « socialisant » (le comble dans un film Continental).
Il s’agît donc, je le répète, d’un film charmant, mais qui présente aussi peu d’intérêt que n’en présenterait une adaptation de Madame Bovary par les productions Walt Disney.
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